Un débat d’orientation budgétaire visant la stabilité

Malgré l’ordre du jour – le débat d’orientation budgétaire – le conseil municipal de Limay du 6 mars s’est déroulé sans encombre. Peut-être grâce à l’absence d’un des membres de l’opposition glisse-t-on malicieusement au sein de l’équipe de Djamel Nedjar. « C’est une année compliquée pour équilibrer les comptes d’une mairie » assène d’emblée l’édile DVG limayen. Il doit faire face aux mêmes problématiques que les communes des alentours : comment réaliser un budget stable avec d’un côté l’inflation des denrées alimentaires, le désengagement progressif de l’État, la hausse du point d’indice et une estimation de la hausse des coûts de l’énergie de 900 000 euros.

Surtout que Limay a une spécificité : beaucoup de services fonctionnent en régie, c’est-à-dire que ce sont des employés communaux qui assurent des tâches comme la restauration scolaire, le nettoyage des bâtiments… « Cela nous permet de faire vivre une quarantaine voire une cinquantaine de familles et d’avoir un outil souple », détaille Monsieur le Maire. Par exemple, la commune travaille déjà sur le double-choix à la cantine pour la rentrée 2023 et déjà en test dans une résidence de personnes autonomes et dans deux écoles à partir du mois de mai.

Afin de contenir l’augmentation de la masse salariale – due également au glissement vieillesse technicité – Djamel Nedjar assure que systématiquement les départs – qu’ils soient volontaires ou non – feront l’objet d’étude afin de savoir s’il est opportun de les remplacer ou de trouver une organisation plus adéquate. La principale remarque provient de l’élu de l’opposition Sébastien Duprat qui aimerait voir plus de privatisation dans les services municipaux. « Moi je leur pose la question sur les solutions alternatives qu’ils proposent et surtout quels services à la population ils souhaitent fermer. Je leur fais remarquer aussi que la masse salariale représentait 68 % de dépense de fonctionnement en 2022 contre 67 % cette année », ajoute le maire.

Par ailleurs, il compte sur l’augmentation des recettes grâce à plusieurs leviers. Tout d’abord, l’évolution des bases fiscales dues à l’État et qui va voir les impôts locaux augmenter de 7,1 % sur toutes les communes. De plus, l’équipe municipale cherchera à obtenir plus de subventions de la part du département, ce qui permettrait de financer une nouvelle école. Toutefois, Djamel Nedjar refuse d’augmenter les taux de taxe foncière, contrairement à d’autres collectivités. « Notre taux (33,08%, ndlr) est déjà dans la moyenne dans les villes de même strate », analyse-t-il.

La ville ne sera pas non plus avare en projets puisqu’elle souhaite mettre en place un permis de louer dans le but de lutter contre l’habitat indigne et les marchands de sommeil. « Il nous faut forcément des moyens supplémentaires pour mettre en place les procédures » concède l’édile DVG. L’amélioration thermique des bâtiments est également à l’étude ainsi que la construction ou la réhabilitation d’équipements sportifs comme le Boulodrome en plein quartier politique de la ville de la chasse. Enfin, Limay aimerait renouer avec son passé viticole et agricole en entamant des travaux dans le parc des Célestins.

Le budget 2023 devrait s’équilibrer entre 25-26 millions d’euros en fonctionnement et aux alentours de 7-8 millions d’euros pour les investissements – des chiffres stables par rapport à l’année dernière – et sera voté lors du prochain conseil.