Guy de Chergé : en mairie, le vrai patron c’est lui !

Et si en mairie de Mantes-la-Jolie, le vrai patron c’était lui ? C’est en tout cas la conviction qu’ont beaucoup d’agents municipaux qui voient évoluer au quotidien Guy de Chergé. Trentenaire affable au moins en apparence, le fonctionnaire à la calvitie de plus en plus prononcée est en réalité un jeune homme dévoré d’ambition. Convaincu d’avoir devant lui un destin professionnel hors-normes, ce catholique ultra-conservateur n’hésite pas à étendre son périmètre sur le personnel communal. Au point d’exaspérer une bonne partie de la hierarchie. Les fonctionnaires n’apprécient pas que la directrice générale des services en provenance de la ville voisine de Mantes-la-Ville soit ainsi court-circuitée en permanence par le bras droit du maire.

Surtout par quelqu’un qui, aux dires de plusieurs témoins crédibles, ne s’intéresse pas au fond des sujets mais ne fait que les survoler, préférant que d’autres fassent le travail à sa place. A commencer par une jeune nordiste recrutée récemment pour être son adjointe et qui ne chôme pas. Il se contente ensuite d’aller faire le paon devant son patron, un patron alors convaincu d’avoir avec lui un collaborateur de grande qualité.

Pour se valoriser, Guy de Chergé ne perd pas une occasion de vanter sa proximité avec Sébastien Lecornu, l’actuel ministre des armées. Il en a été son attaché parlementaire et son directeur de cabinet en mairie de Vernon comme au département de l’Eure. Pour autant, il n’a échappé à personne que malgré les importantes fonctions occupées par Sébastien Lecornu, actuel ministre des armées, aucun strapontin n’a été trouvé à l’ambitieux aristocrate. Lequel demeure jusqu’à présent directeur de cabinet d’une ville de banlieue de 40 000 habitants et passe son temps à intriguer contre Pierre Bédier et ses proches.

Le dernier exemple en date est assez révélateur du comportement de de Chergé. À l’occasion du pot de départ de son chargé de mission Vincent Labbez, le directeur de cabinet a commandé un dessin qui se voulait humoristique au dessinateur officiant régulièrement pour le Courrier de Mantes, l’hebdomadaire ami dont l’ex-rédactrice en chef et devenue directrice-adjointe de la communication quelques semaines seulement après le retour de Raphaël Cognet.

On aperçoit sur cette illustration pour la moins ambigüe et abjecte un Raphaël Cognet portant une cape de Superman sur les épaules et faisant face à celui qu’on devine être Pierre Bédier, le visage portant des traces de coups. Ce face à face a pour cadre un ring de boxe derrière lequel on distingue en arrière-plan la collégiale Notre-Dame et la Grande-­Mosquée.

Sans la publication éphémère sur la page Facebook d’Edwige Hervieux de photos immortalisant ce pot de départ sur lequel on aperçoit posant en rang d’oignon Raphaël Cognet, sa première-adjointe, son directeur de cabinet, sa directrice-adjointe de cabinet et le partant, personne n’aurait jamais rien su de cette monstruosité.

Seulement voilà, Edwige Hervieux, candidate malheureuse aux dernières législatives sous l’étiquette LREM a eu l’imprudence de les publier, déclenchant une vague d’indignation colossale dans la ville. L’élue a retiré sa publication, adressant ses plates excuses à celles et ceux qui avaient pu être heurtés. Mais son image est depuis écornée alors que celle de de Chergé est censée rester immaculée.

Si celle qui intrigue actuellement pour se positionner sur la liste MODEM aux prochaines élections sénatoriales de septembre a, par son imprudence, rendu public un évènement qui n’avait pas vocation à l’être, c’est bel et bien Guy de Chergé qui est l’instigateur de cette manœuvre de bas étage. Et ce n’est pas la première fois qu’il met en position délicate un responsable politique.

Gérald Darmanin, l’actuel ministre de l’Intérieur en fait aussi les frais en son temps. C’est Guy de Chergé qui lui présente son oncle Hilaire de Crémiers, figure de l’Action Française, un mouvement nationaliste et royaliste d’extrême droite. Gérald Darmanin, alors militant UMP va écrire gratuitement dans quelques numéros du mensuel « Politique magazine », un journal lié au mouvement Restauration nationale, dirigé par Hilaire de Crémiers, lui-même figure de l’Action française. L’actuel ministre de l’Intérieur assumera cette collaboration mais a appris depuis à se méfier de Guy de Chergé, faisant sien l’adage populaire : « Gardez-moi des amis, mes ennemis je m’en charge  ».

« Le problème de Guy c’est qu’il veut bien avoir les honneurs, intriguer, jouer les stratèges mais surtout pas s’exposer, mouiller le maillot. Il est atteint du syndrome de nombreux aristocrates. Comme si tout lui était dû, car son rang social l’exigerait, explique un de ses proches. Comme il n’est pas totalement stupide mais déraisonnablement ambitieux par rapport à ses qualités, il devrait quand même se rendre compte qu’avec les fonctions qui sont les leurs, si ses potes Darmanin et Lecornu le croyaient capable, il y a longtemps qu’ils lui auraient trouvé une place dans leurs ministères. Force est de constater que ce n’est pas le cas ».