La ville pas trop à cheval sur les principes

On le savait amoureux du jeu, du poker et des échecs. Le voilà qu’il s’amourache des chevaux. Pas les petits qu’on fait avancer sur une piste à trou en jouant aux dés, mais les chevaux, les grands, les vrais, ceux qui courent et qui hennissent. Pendant 18 ans, le jumping international de Mantes-la-Jolie a rassemblé en moyenne 1 000 cavaliers chaque année venus de la France entière et des pays voisins sur l’île Aumône, permettant aux Mantais de découvrir une discipline sportive inhabituelle pour la sous-préfecture yvelinoise et d’admirer des chevaux, véritables athlètes de haut niveau.

Interrompu à cause de l’épidémie de COVID, le jumping n’a pas pu retrouver pour l’instant sa place dans le calendrier des animations locales. Une première fois la ville a évoqué l’occupation des lieux par le salon de la chasse, une autre fois ce sont les chevaux vapeur des bikers qui ont été préférés aux équidés. Pourtant, la ville vient de démontrer qu’elle ne se désintéresse pas du cheval. Loin s’en faut. Pendant le mois écoulé, depuis le 15 février dernier pour être précis, elle a même volé au secours d’une association mantaise à la piètre réputation qui jusqu’à présent avait squatté des prés de particuliers de communes voisines pour y faire paitre ses animaux. Évidemment sans bourse déliée. Une association avec laquelle la ville a passé une convention lui permettant d’utiliser une carrière en herbe pour y loger cinq de ses chevaux sur l’île Aumône.

Dans le document que nous avons pu consulter signé Nathalie Aujay, cinquième élue dans l’ordre protocolaire, l’association en question dont le siège est situé dans le quartier du Val-Fourré est autorisée à utiliser l’endroit sans verser le moindre centime. N’y figure aucun nom. Ni celui du président, pas plus que celui du secrétaire et encore moins celui du trésorier. Pourquoi la ville fait-elle preuve d’une telle largesse vis-à-vis d’une association qui a eu dans une période pas si lointaine la volonté de faire découvrir l’équitation à des jeunes mantais sans disposer pour cela du moindre professionnel diplômé, ce qui est évidemment formellement interdit compte-tenu de la dangerosité de l’exercice ?

Pourquoi une telle mansuétude à l’égard de cette association ? Pourquoi la ville ne se fait-elle pas rémunérer l’utilisation de cette carrière en herbe qui est un espace public ? À titre informatif, la location d’un hectare de pré se loue 2 000 euros à l’année dans la campagne ­mantaise.