EIAPIC, une exposition pour sensibiliser à tout

Passé la porte d’entrée du collège de Gassicourt, l’exposition de l’association EIAPIC est une cinquantaine de mètres plus loin. « Avec le personnel de l’établissement, nous avons décidé de la placer ici car c’est le point de passage entre la vie scolaire, la cour de récréation et l’accès au deuxième étage » explique Valentin Jorel, coordonnateur de ce projet. Depuis sept ans, l’association mantaise et la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH) vont d’école en école dans le but de sensibiliser les élèves à la lutte contre toutes les formes de discriminations. Une exposition qui sort des sentiers battus puisque ce sont des enfants qui parlent aux enfants. « Ces œuvres ont été construites grâce aux jeunes que nous accompagnons durant nos cours de soutien » détaille Valentin.

Chaque panneau affiche le portrait d’une personnalité marquante sur la thématique de cette semaine particulière. Par exemple, nous remarquons Ruby Bridges – connue pour être la première enfant noire à intégrer une école pour enfants blancs en 1960, à l’époque où la ségrégation prend officiellement fin aux États-Unis – Rosa Parks – dont l’imaginaire collectif l’associera à jamais à une place dans un bus comme signe de protestation – et Lebron James, véritable star de la NBA. « Les sportifs sont très présents car la jeune génération s’inspire beaucoup d’eux » avoue le coordonnateur. Il n’y a pas que la question raciale qui est abordée puisque deux affiches handisports s’exposent également à quelques encâblures. « Une classe nous a posé des questions sur les Jeux Paralympiques. Nous leur avons alors expliqué qu’ils ne sont pas organisés seulement dans un but inclusif mais aussi pour donner des exemples à des personnes dans les mêmes situations » se remémore le membre ­d’EIAPIC.

« Être le plus inclusif possible »

Entre les deux se trouvent des petites bandes dessinées. Fruits de l’imagination d’enfants, elles ont été transformées en format numérique afin de les rendre plus lisibles. Mais l’exposition n’est pas qu’un exercice de contemplation, l’esprit des collégiens curieux est mis à contribution devant les affiches mais également avec un coin lecture. « Les livres parlent de sujets divers, le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie. D’ailleurs ce sont ceux qui font réagir le plus les élèves car ils y sont peu confrontés et entendent parfois des mots terribles de la part des adultes alors que la non-acceptation peut occasionner mal-être et exclusion » narre Valentin.

Autre moyen d’utiliser ses méninges : les jeux. Certains ont été construits en concertation entre les jeunes et les intervenants comme le quiz sur la discrimination, fait par le CVS de Gassicourt et regroupant différentes catégories comme « handicap », « égalité femme-homme », « religion » ou « violences physiques ». Des questions ouvertes sont écrites à l’intérieur des cartes afin d’amener l’échange et le débat autour des thèmes choisis. Il y en a également un sur la laïcité qui permet de mieux connaître les définitions, les personnalités associées ainsi que des dates importantes.

Par ailleurs, la réalisation la plus impressionnante reste l’arbre de l’égalité sur lequel les enfants placent une main en papier avec un mot écrit dessus. Et grâce à des pastilles adhésives prédécoupées, le végétal se pare d’un feuillage de plus en plus garni de toutes les notions d’égalité. Dernière activité mettant à contribution les adolescents, un tableau blanc sur lequel ils doivent expliquer leur notion du vivre-ensemble en utilisant un émoji, un mot, un personnage…

« Le but est d’être le plus ouvert et inclusif possible » clame Valentin. C’est pour cela que « La montagne de l’égalité » reste l’œuvre la plus marquante. En analysant de plus près, nous voyons que débarrassées des chaînes de la discrimination, des stéréotypes, de la violence… les personnes gravissent le sommet de l’unité.

Crédits : EIAPIC