Adossé au collège Jean Lurçat se trouve un bâtiment de 400 m². Chaque jour, une cinquantaine de personnes pénètrent dans cet édifice comme s’ils allaient au travail. L’intérieur est organisé de la même manière qu’une entreprise d’ailleurs : 4 plateaux techniques représentant les services les plus importants d’une PME/PMI, à savoir les ressources humaines, le secrétariat, le commerce et la comptabilité. Bienvenue chez Florilège, une société achéroise vendant des fleurs… mais qui n’existe pas.
En effet c’est une des entreprises d’entrainement pédagogique (EEP), intégrée au GRETA, le premier réseau de la formation professionnelle continue en France. C’est Pierre Troton qui a importé cette idée des États-Unis – et développé en Allemagne dans les années 1980 – en cofondant le réseau national français des Entreprises d’Entraînement ou Pédagogiques (ou REEP) et en créant les outils administratifs.
« Elle a ouvert en 2016 car il y avait une forte demande sur les métiers du secteur tertiaire. Nous avions des conventions avec ActivitY’ (l’agence d’insertion Hauts-de-Seine&Yvelines, ndlr) afin de développer tout ce qui est emploi administratif et accueil. Puis d’autres pôles sont arrivés suivant les différents marchés liés à Pole Emploi et la région Île-de-France » explique Luc Nouvel, conseiller en formation continue au GRETA 78 et président honorifique de Florilège.
Elle s’adresse donc à tout salarié souhaitant soit se reconvertir, soit créer sa société. Par ailleurs, malgré l’aspect fictif, tous les codes de la vie professionnelle sont bien présents : l’équipe pédagogique se partage les rôles de directeur et de chef de service et il y a cinq semaines de congés, trois en été, deux en hiver lors des fêtes de fin d’année. Pour y rentrer il y a des prescripteurs comme Pole Emploi ou l’AGEFIP, sinon vous pouvez déposer un dossier de candidature. Si vous êtes sélectionné, vous aurez donc droit à une formation d’environ 600 heures réparties sur 6 mois.
Une fois intégré à Florilège, vous devrez tout faire pour que ce commerce de fleurs reste en bonne santé en maîtrisant les flux économiques et financiers. « Il y a des vrais échanges entre les différents EEP (4 500 centres dans le monde, dont 110 en France, ndlr). Par exemple, à l’approche de la fête des mères, vous pouvez simuler la confection d’emballage, d’étiquettes, en demandant des devis aux autres entreprises. Tout est virtuel mais avec une vraie mise en situation » détaille Luc Nouvel.
À la fin de la formation, le stagiaire peut attester d’un niveau compris entre le CAP et le BTS suivant la voie qu’il a choisi. Une voie intéressante puisque sur les 99 personnes accueillies en 2021, presque 65 % ont pu effectuer un retour rapide vers un emploi.