Comment l’administration communale devient une armée mexicaine

On connaissait l’andouillette AAAAA, les 5 A qui indiquent que son fabricant est diplômé de l’Association amicale des amateurs d’andouillettes authentiques. Voilà que l’administration communale de Mantes-la-Jolie vient d’inventer une nouvelle catégorie de fonctionnaire : le DGAA. L’adjoint au directeur général adjoint. Du jamais vu sous cette forme dans cette ville de 40 000 habitants. La personne recrutée occupe ses fonctions au service de l’aménagement du territoire basé au centre technique municipal.

« Ne nous voilons pas la face, il s’agit pour ce fonctionnaire d’un lot de consolation, lui qui se rêvait directeur général adjoint mais dont le maire, dont il est présenté comme étant sa coqueluche, a estimé qu’il n’en avait pas les compétences, révèle un fonctionnaire communal, écœuré par la mise en place de cette hiérarchie pléthorique qui ne fait pas les affaires de ceux qui doivent faire fonctionner la ville au quotidien. Quand il a vu que la ville n’avait jamais connu autant de DGA, ils sont aujourd’hui cinq contre trois ou quatre par le passé suivant les périodes, il a sans doute réclamé un hochet et obtenu cette place de DGAA mais franchement, l’administration à Mantes-la-Jolie est devenue en quelques mois une véritable armée mexicaine ».

Une armée mexicaine qui coûte de l’argent aux contribuables et ne permet pas un meilleur service rendu à la population : « Cette nouvelle organisation ne permet pas plus d’efficacité. Bien au contraire. Elle dilue les responsabilités du coup les agents de catégorie C qui doivent exécuter les tâches subissent en permanence ordre et contrordre, assène ce fonctionnaire. C’est usant pour eux. Ils ont l’impression de passer leur temps à faire et défaire. Sans compter que les chefs se marchent sur les pieds. Alors qu’une administration communale c’est 50 % de cœur de métier et 50 % de transversalité. Dans ce cas, pour la transversalité, c’est totalement raté ».

Cette nouvelle organisation correspond donc à la définition qu’on donne d’une armée mexicaine : « L’expression sous-tend l’incapacité à diriger avec plusieurs donneurs d’ordres incohérents, et surtout une organisation où tout le monde occupe un poste ­honorifique ».