La justice donne tort à Raphaël Cognet

Au rugby, on appelle ça être renvoyé dans ses 22 mètres ! Raphaël Cognet vient d’être débouté d’une plainte en diffamation qu’il avait déposée lors de la campagne électorale municipale du printemps 2022 à l’encontre des membres de la liste Mantes Unie conduite par Jean-Luc Santini. Les magistrats ont estimé qu’il n’y avait pas matière à poursuivre les auteurs de ce tract et que la démarche du maire de Mantes-la-Jolie n’était donc pas fondée.

Mais revenons aux origines de cette démarche juridique du Petit Chose comme le surnomma en son temps le blog Ferdinand Bardamu de Nicolas Kern, embauché pour services rendus depuis par Raphaël Cognet et aujourd’hui chargé de mission au service culture de la ville de Mantes-la-Jolie.

Jean-Luc Santini et ses colistiers révélaient publiquement des agissements avérés ou projetés par Raphaël Cognet.

Dans sa « Lettre aux Mantais », la liste Mantes Unie pour l’Avenir considérait notamment ne pas pouvoir « fermer les yeux sur des pratiques de gestion qui paraissent douteuses. Est-il normal de faire acheter cet été par la Ville une voiture familiale pour plus de 40 000 euros et de partir en vacances avec ? s’interrogeait-elle ? « Que penser d’un projet d’’aménagement d’une salle à manger et d’une salle de bains dans les locaux de la mairie pour 100 000 euros au moins ?, renchérissaient les candidats. « Est-il acceptable de passer un contrat de près de 600 000 euros pour des initiations de quelques centaines d’élèves au jeu d’échecs au bénéfice d’un prestataire ami avec lequel Monsieur Cognet s’est rendu en Russie tous frais payés ? » estimaient Jean-Luc Santini et ses colistiers.

S’estimant diffamé, Raphaël Cognet avait décidé de déposer plainte en diffamation. Une plainte dont on connait aujourd’hui l’issue peu glorieuse pour son instigateur.

Cette décision de justice permet au moins de faire remontrer à la surface des faits dont Raphaël Cognet pourrait être l’auteur. Ces faits supposés qui sont toujours d’actualité et qui ont été signalés à Mme la procureure de la République de Versailles Maryvonne Caillibotte au printemps 2022 font d’ailleurs l’objet d’une enquête confiée à la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) de Versailles. Dans cette affaire, plusieurs protagonistes ont d’ailleurs été entendus et certains d’entre eux attendent désormais avec ­gourmandise une audience du tribunal.

D’autant que Raphaël Cognet a reconnu une partie des faits qui lui sont reprochés.

Concernant l’achat pour plus de 40 000 euros et l’utilisation d’une Peugeot 5008 7 places au lieu de la Peugeot 308 break 5 places, sachant que la famille Cognet compte 4 enfants, le maire a fait amende honorable en remboursant les frais kilométriques à la ville après avoir parcouru la France pendant ses vacances avec femme et enfants à bord du dit véhicule.

La justice y sera-t-elle sensible ou considérera-t-elle qu’un responsable qui fréquente la sphère politique depuis plus de 15 ans ne pouvait pas ignorer qu’un maire ne peut pas avoir à sa disposition une voiture de ­fonction mais une voiture de service ?

Alors même qu’il disposait d’une Peugeot 3008 avec chauffeur dans le cadre de ses fonctions de président de la communauté urbaine GPSEO ?

La justice reprochera-t-elle à Raphaël Cognet de s’être fait offrir tous frais payés un voyage à Moscou par un futur prestataire de la ville, lequel prestataire a ensuite bénéficié d’un marché de 600 000 euros pour l’initiation aux échecs de quelques centaines de jeunes Mantais ?

Aura-t-elle envie d’en savoir plus sur l’intention du maire de se faire construire en mairie une salle à manger pour y recevoir ses invités ou n’y verra-t-elle qu’un signe en gestation de mégalomanie ?

Autant de questions actuellement sans réponse puisque l’enquête n’est apparemment pas terminée mais dont il sera intéressant d’en avoir les réponses.