Comment la communication de la ville dissimule l’essentiel

Comme le poinçonneur des Lilas cher à Serge Gainsbourg qui faisait « des petits trous, encore des petits trous, toujours des petits trous », Raphaël Cognet fait de la com, encore de la com, toujours de la com. Mais le déversement de communication tout azimut via les canaux municipaux que sont le site internet, le magazine et les réseaux sociaux commence à montrer ses limites. Vendre ce qui a été pensé, construit et mis en œuvre par son ancienne équipe municipale constituée d’élus aguerris et experts dans leurs domaines et qui éclot aujourd’hui ne dupe personne. Sauf les plus naïfs. Mais ils sont de moins en moins nombreux.

Les Mantais, qui ne sont pas des électeurs stupides loin s’en faut, commencent à se rendre compte que la barre du bateau est mal tenue et que l’équipage n’est pas fait pour le gros temps. Quelques exemples isolés démontrent que le quotidien et le travail de fond indispensables à la bonne marche de la ville ne passionnent guère ce groupe plus tourné vers son propre avenir que vers celui de la ville et de ses habitants.

« Quand on constate que des tags qui disparaissaient par le passé d’un coup de Karcher après seulement quelques heures de présence sur une armoire électrique ou sur un mur restent désormais en place deux semaines, on sent bien que les élus ne se sentent pas concernés par le sujet, relève un habitant du centre-ville, pourtant pas à priori hostile à la majorité municipale. Ils devraient se souvenir, car tous les élus des villes de banlieues qui tiennent la route le savent, que c’est un premier pas vers la réduction de la délinquance. L’ex-maire républicain de New-York Rudy Giuliani l’a démontré dans les années 90. Si vous laissez l’environnement se dégrader, c’est le signe d’un laisser-aller qui conduit à un accroissement des actes d’incivisme ».

Autre sujet qui prêterait presque à sourire si les faits n’avaient pas pour cadre une école élémentaire du centre-ville. La mise en place sur le toit d’un drapeau bleu-blanc-rouge avec les couleurs à l’horizontal au lieu de vertical.

Disposé de cette manière, il s’agit du drapeau de la république fédérative de Yougoslavie qui a été utilisé par cet état de sa création à sa disparition. Seule manque en son centre une étoile rouge, symbole du ­communisme, bordée de jaune.

À l’évidence, ceux qui ont posé ce drapeau de la république française ignoraient que les couleurs tricolores devaient être disposées verticalement mais les élus mantais qui sont en charge de ce secteur n’ont ­visiblement pas été choqués.

« On ne peut pas en vouloir à ceux qui ont amarré le drapeau sur le mât mais franchement, les élus, où ont-ils la tête ? Ont-ils déjà entendu parler du Maréchal Tito ? de l’ex-Yougoslavie pour laisser ainsi flotter les couleurs d’un pays qui n’existe même plus ? Quel manque de respect pour la République, s’insurge un mantais croisé en ville. J’ai été dupé en votant Cognet. Je me rends bien compte qu’il était bon par le passé car il était bien entouré. Aujourd’hui, j’ai bien ­l’impression que son mandat part en sucette ».