L’assemblée participative met l’éducation à l’honneur

« Une initiative démocratique inédite » lâche d’emblée Benjamin Lucas dans le discours d’introduction. Le 4 avril, dans la salle Jacques Brel de Mantes-la-Ville, le député de la 8ème circonscription se lançait dans un concept qu’il n’avait pas encore pratiqué : l’assemblée participative. Réunis autour du sujet de l’éducation – un thème qui tient particulièrement à cœur à l’élu – presqu’une centaine de citoyennes et citoyens sont devenus le temps d’une soirée des députés, devant donc dresser leurs propres constats et propositions. « Depuis plusieurs semaines, nous entendons les mots de surdité politique et 49-3, je voulais remettre la démocratie au centre du débat » explique le Mantois d’adoption. Il n’avait qu’une seule crainte : qu’il y ait peu de monde et des habitués des réunions publiques. « J’aperçois des gens qui viennent des quatre coins de la circonscription et surtout des nouvelles têtes » constate-t-il avec entrain.

« Alors qu’elle est au cœur de la promesse républicaine de liberté, d’égalité et de fraternité, l’école, comme l’intégralité de nos services publiques, a été maltraitée et les inégalités perdurent », clame l’élu de la République, « il nous appartient de la protéger et de la transformer afin qu’elle réponde au mieux aux objectifs de réussite éducative pour toutes et tous. » Cette problématique étant vaste, les équipes de l’ancien secrétaire général de Génération.s ont décidé de la scinder en 3 ateliers, dans le but de mieux structurer les éventuelles propositions : un portant sur les moyens, un second sur la structure de l’école et enfin le dernier sur l’alliance éducative, respectivement animés par les binômes Guillaume Quévarec et Richard Dubsky, Amitis Messdaghi et Denis Bouré, Nathalie Coste et Hamza Sakhat.

Une fois les « assemblées » mises en place, les remarques fusent. Celles habituelles, « il faut arrêter les suppressions de postes », « c’est un métier passion mais les concours sont de plus en plus désertés », « dans la maternelle de ma fille, une des classes va être fermée et je me questionne beaucoup sur la qualité de l’instruction qui va suivre », « certains établissements sont très vétustes », « quid des conditions de travail des AESH ? ». D’autres plus profondes, « l’école transmet un savoir parfois complexe pour des parents qui n’y sont pas forcément allés », « pourquoi supprime-t-on les subventions de l’école publique au profit de celle privée ? » « Rendons la piscine obligatoire ».

Après une bonne heure de brainstorming, la restitution arrive. Tous s’accordent sur les mêmes points, la jeunesse doit avoir la même éducation de qualité, dans des conditions correctes, et matérialisent de véritables solutions. Par exemple, une dotation universelle pour les élèves afin d’éviter qu’ils ne soient dépendant de la situation financière de leurs parents, la réalisation d’une enquête parlementaire sur la réalité de l’emploi chez les enseignants ou bien porter des initiatives locales au niveau national afin d’assurer une véritable égalité.

Après ce diagnostic Benjamin Lucas tempère tout de même : « Je n’ai pas les compétences d’une Mairie, du Département ou de la Région (respectivement gestionnaire des écoles, collèges, lycées, ndlr) mais je compte utiliser mon temps de parole pour des propositions qui sont dans mon champ d’actions comme le droit aux vacances. » Le député promet ensuite d’envoyer un rapport détaillé dans les prochains jours afin de consigner tout ce qui a été dit durant cette assemblée participative. Et devant l’engouement provoqué, il promet de recommencer l’exercice, « peut-être sur le transport ou la Santé. »