Un budget validé malgré les tensions

Le 6 mars, l’édile Michel Lebouc (DVG) déplorait un débat d’orientation budgétaire à l’atmosphère délétère dont « certains membres de l’opposition mettent plus d’énergie à m’attaquer qu’à faire des propositions concrètes, constructives pour l’ensemble des Magnanvillois », par exemple avec la demande de Dylan Guelton, membre de l’opposition, du livre comptable 2022. Ce même membre qui a exaspéré le maire lorsqu’il a précisé que ce conseil municipal serait retransmis via un smartphone.

Avant de commencer, le maire a remercié le Directeur Général des Services Grégory Martin dont c’était le premier budget primitif à construire. Les trois axes majeurs étaient les suivants : conserver une capacité d’auto-financement positive, continuer à construire de nouvelles infrastructures ainsi que soutenir la population via les acteurs communaux.

La première adjointe Françoise Gonichon a tenu à rappeler qu’il a fallu prendre en compte la crise énergétique et « le manque structurel de Magnanville pour les recettes extérieures. ». Le budget proposé est donc de 7,3 millions d’euros en fonctionnement avec des investissement à hauteur de 4,2 millions. Par ailleurs, la commune dispose d’un excédent global de 3,3 millions d’euros.

Comme bon nombre de communes, l’équipe municipale a décidé de ne pas toucher au taux d’imposition, « une volonté afin de ne pas écraser les habitants après la hausse des taux des bases étatiques de 7 % ». Dylan Guelton objecte : « Si vous vouliez vraiment aider vos concitoyens, il serait intéressant de baisser la part communale de la taxe foncière. » Ce à quoi Michel Lebouc rétorque : « D’un côté vous nous dites que nous allons droit vers la faillite et en même temps vous voulez baisser les impôts. Or je ne connais aucune commune qui fait cela. »

Les deux principaux investissements sont la rénovation thermique de l’école des Cytises qui devrait être intégrée dans le fonds vert du Gouvernement, un dispositif pour accélérer la transition écologique dans les territoires doté de 2 milliards d’euros de crédits déconcentrés aux préfets, et la construction d’un nouveau gymnase. C’est ce dernier point qui a concentré toutes les tensions.

L’élue de l’opposition Claire Desmoulin faisait la remarque suivante : « L’investissement de 3,8 millions nécessaire (pour un projet global HT de 6,8 millions, ndlr) – comprenant 550 000 euros de recette réelle, retirerait 3,2 millions aux finances de la commune ce qui fait qu’il resterait 100 000 euros dans nos caisses. Est-ce raisonnable ? » À laquelle Alexandre Chambord ajoute : « Entre les 311 000 euros de dépenses obligatoires de GPSEO et les 350 000 euros pour l’entretien du patrimoine, notre capacité d’autofinancement est déficitaire ce qui nous oblige à puiser dans le fonds de roulement. Avec un futur emprunt pour ce gymnase à hauteur de 300 000 euros, qu’adviendra-t-il de la commune ? »

Après une passe d’arme avec celui-ci, Michel Lebouc finit par répondre : « C’est un choix politique, je le concède. À l’heure actuelle nous devons encore construire le plan de financement afin de voir à quel taux nous allons emprunter, toutes les subventions publiques et privées que nous pourrions obtenir. Mais nous en sommes capables sinon nous nous ferions attraper par les finances publiques. Et ce sera un deuxième outil sportif dernier cri avec le gymnase Marie-Amélie Le Fur qui nous a coûté zéro. »

Enfin, après avoir voté une hausse de subventions pour les associations – tout en précisant que la location des salles devra se faire dorénavant en utilisant le plus possible sa trésorerie – ainsi que l’augmentation du budget du CCAS à hauteur de 18 000 euros, le budget finit par être validé. Le prochain gros chantier qui attend le DGS sera celui du prix du repas des cantines. Actuellement, il est parfois facturé moins cher que le prix de revient pour la mairie et Grégory Martin devra peut-être revoir un nouveau ­quotient social pour ­palier cela.