Edwige Hervieux entre Renaissance et Horizons

Entre les deux son cœur balance ! Ou plutôt ses intérêts politiques. Car il n’est pas question ici d’idéal loin s’en faut. Première adjointe d’un maire ex-LR aujourd’hui sans-étiquette qui volera courageusement au secours du prochain parti en tête dans les sondages, Edwige Hervieux se perd dans les turbulences qui agitent actuellement la majorité macroniste à laquelle elle prétend appartenir.

Après un passage chez les LR chez qui elle n’a pas laissé un souvenir impérissable, la voilà qui adhère à LREM devenu depuis Renaissance. Lourdement battue par Benjamin Lucas, député NUPES aux dernières législatives de juin 2022 sous cette étiquette, on la retrouve faisant l’actualité quelques mois plus tard mais de bien piètre manière. En publiant sur son compte Facebook une illustration commandée au dessinateur du Courrier des Yvelines, l’hebdomadaire aux 4 000 exemplaires, un dessin abject dans lequel on distingue celui qui pourrait être Raphaël Cognet en tenue de boxeur face à un personnage censé être Pierre Bédier, le visage tuméfié. Avec en arrière-plan deux édifices religieux mantais, la Grande ­Mosquée et la collégiale Notre-Dame.

De quoi faire s’étrangler et réagir les internautes qui s’offusquent d’un mélange des genres particulièrement malsain de rivalité politique avec les religions en toile de fond. Si bien que l’illustration et les photos du pot de départ d’un collaborateur de cabinet disparaissent des réseaux sociaux aussi vite qu’elles y étaient apparues.

Cet épisode lamentable qui aurait dû rester confidentiel s’apparente à une énorme erreur. Une erreur qui pourrait bien plomber le semblant de carrière politique qu’Edwige Hervieux tente de mener coûte que coûte.

Après les Républicains et Renaissance, c’est au tour d’Horizons, le parti d’Edouard Philippe d’être courtisé en toute discrétion par l’épouse d’Ahmed Radi. En opportuniste de la politique prête à tout ou presque pour conquérir un poste, Edwige Hervieux fait les yeux doux à une autre composante indispensable à la majorité présidentielle qui compte bien, particulièrement dans les Yvelines, jouer un rôle aux élections sénatoriales de septembre prochain.

Reste à savoir comment la majorité municipale va appréhender ce scrutin pour lequel seuls les grands électeurs votent, en ayant même l’obligation. Ils sont une petite cinquantaine à appartenir à priori de la majorité municipale.

Pour autant, vont-ils voter comme un seul homme pour une liste Renaissance vraisemblablement conduite par Martin Lévrier, le seul sénateur macroniste sortant ?

Raphaël Cognet va-t-il adhérer d’ici là à Horizons et soutenir une liste dont on dit qu’elle pourrait être menée par Hervé Charnallet le maire d’Orgeval ?

Le meilleur moyen de le savoir est de guetter les girouettes.

Car que retenir d’un maire qui est auprès d’Edouard Philippe un jour puis au soutien de Valérie Pécresse le lendemain et une première adjointe qui a déjà appartenu ou été proche de presque tous les partis de gouvernement ?

Comme l’a si bien dit Edgar Faure : « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent ».