À l’EEP, un Comité technique territorial se réunit pour booster l’emploi

« Il y a des emplois à pourvoir mais si on se penche vraiment, nous remarquons que les entreprises recherchent des profils particuliers » analyse Luc Nouvel, conseiller en formation continue au GRETA 78 et président honorifique de l’EEP d’Achères. Jeudi, dans son établissement, un comité technique territorial se tenait donc, afin de connaître les diverses opportunités sur le territoire. Organisée par le Département, cette réunion voyait la Mission Locale, Equalis, l’Ecole de la Seconde Chance et diverses associations ou organismes de formation répondre présent. Un échange qui peut paraître simpliste de prime abord mais permettant des synergies. Prenons comme exemples les futurs événements de la Mission locale de Poissy : Un futur job dating ainsi qu’un atelier « du stade à l’emploi ». Respectivement le 10 et 16 mai, ils seront axés sur les métiers de la restauration et la recherche d’animateurs dans le secteur de la petite enfance (seulement pour le job dating). Une information qui pourrait intéresser l’École de la Seconde Chance.

Par ailleurs, Timothée Verwaerde va ouvrir une école de production spécialisée dans le travail du métal à Poissy afin de changer le regard sur les métiers manuels. « C’est l’école de demain. Nous proposerons à des jeunes de 15 ans en sortie d’école, de travailler dans des ateliers de production comme s’ils étaient dans une TPE/PME. Ils y seront 70 % du temps, encadrés par un maître d’œuvre » explique le porteur du projet. La méthode de financement est également novatrice. 40 % des coûts de fonctionnement de l’établissement sera assuré par la fabrication de pièces industrielles par les élèves. Et surtout, un CAP ou BAC Pro sera délivré à la fin de la formation.

Se libérer des chaînes des freins et tabous

« Cela permet également de chercher les freins à l’embauche » ajoute Luc Nouvel, « comme le tabou du handicap. » Patricia Eyraud, Fondatrice de l’EEP d’Achères et elle-même en mobilité réduite, abonde en son sens : « Il y a actuellement 14 % de personnes en situation de handicap qui sont à la recherche d’emploi ». Son cri du cœur est le suivant, cette frange de la population a besoin de faire des stages, des périodes d’immersion et cherche surtout à s’intégrer dans la société pour ne plus dépendre d’un tier ou d’une aide de l’État. C’est pour cela qu’elle a lancé la Boussole Professionnelle, une association militant pour cela.

De plus, le Département organisera le 22 mai dans les locaux du TAD de Poissy une formation bureautique avec prise en main d’un ordinateur, réalisation de cv puis initiation à la recherche d’emploi sur les différentes plateformes. Pour rappel, Pole Emploi évalue à 12 % les demandeurs d’emploi n’utilisant pas Internet et 3 % déclarent même ne pas savoir naviguer sur la toile.

Finalement se retrouver dans les locaux de l’entreprise fictive Florilège pour parler emploi était logique puisque sur les 99 personnes accueillies en 2021 – soit en reconversion professionnelle, soit en création d’entreprise – presque 65 % ont pu effectuer un retour rapide vers un emploi. Et l’intégralité des stagiaires sont heureux d’y être comme Éléa et Laura, du « pole » secrétaire et assistante. « Nous sommes entre adultes motivés et cela nous tire vers le haut » précise l’une tandis que l’autre « a encore cette impression de travailler avec des réunions tous les quinze jours pour laquelle nous devons fournir un PowerPoint validé par la « direction » ». Même son de cloche dans le « service » RH, dont l’intégralité revenait de stage, et Alicia : « Les tâches de l’EEP et celles effectuées en entreprise sont cohérentes donc nous ne sommes pas perdus ». Laura et Ibrahima vont même jusqu’à encenser Florilège. « C’est même plus exigeant » assure la jeune femme, quant à Ibrahima, il se sentait même bridé par la culture de l’entreprise qui l’avait accueilli.