Pourquoi Cognet veut faire taire La Gazette ?

Notre journal dérange Raphaël Cognet ! C’est un euphémisme que de l’écrire. Voici quelques semaines, un de ses agents électoraux s’était précipité pour dénoncer notre distributeur, lequel n’avait eu sur l’instant qu’un seul tort : avoir déposé une poignée de minutes sur le trottoir une liasse de nos publications, le temps de terminer sa distribution dans les boîtes aux lettres.

Pour confondre ce dangereux malfaiteur, il avait été fait appel aux caméras de surveillance de la ville. Pensez-donc, ce journal subversif qu’est la Gazette en Yvelines ­méritait les foudres de la mairie.

Cette fois, ce n’est pas à une intimidation à laquelle nous avons droit mais à une citation à comparaitre devant la 8eme chambre correctionnelle du tribunal de Versailles le 19 juin prochain à 14 heures. Rien de moins.

Pour s’éviter un nouveau camouflet devant un tribunal, le maire de Mantes-la-Jolie a troqué son avocat vexinois contre un ténor du barreau de Paris.

Avant même de s’être fait voter lundi soir en conseil municipal le bénéfice de la protection fonctionnelle, Raphaël Cognet a jeté son dévolu sur Me Emmanuel Daoud, connu notamment pour avoir défendu les parties civiles lors du procès du Carlton de Lille impliquant notamment l’ancien secrétaire général Dominique Strauss-Kahn. Il est aussi, excusez du peu, l’avocat de la compagnie Air-France, du Comité International Olympique (CIO) et celui de l’Agence mondiale antidopage (AMA).

À croire que notre directeur de la publication est un ami de Dédé la Saumure…

Que Raphaël Cognet reproche-t-il donc à la Gazette ?

Dans la citation à comparaitre qui nous est parvenue par voie d’huissier, dans l’écrit de son avocat Me Daoud, Raphaël Cognet nous reproche la bagatelle de onze propos diffamatoires dans sept publications distinctes. Nous aurions selon l’élu conduit une « stratégie de dénigrement systématique » et mené des « attaques infamantes ».

Rien que ça !

Aux yeux de Raphaël Cognet, il n’y a donc qu’une seule ligne de conduite possible pour un journal évoquant sa personne : l’admiration sans borne. De lui comme de son équipe.

Au pays des Droits de l’Homme, les journalistes ne pourraient être que les admirateurs zélés d’un maire infaillible ?

À Mantes-la-Jolie, seuls les journalistes envisageant de rejoindre l’administration communale comme l’ex-rédactrice en chef du Courrier de Mantes devenue adjointe à la directrice de la communication quelques semaines seulement après la victoire de Raphaël Cognet auraient droit de citer ?

Une question nous vient à l’esprit. Pourquoi donc Raphaël Cognet et Nicolas Kern ont-ils attendu si longtemps pour contester nos écrits. Pourquoi dès la première publication les concernant n’ont-ils pas usé de leur droit de réponse que nous aurions été contraints de passer ?

Pourquoi donc vouloir dramatiser d’entrée de jeu leurs relations avec nous en judiciarisant les faits ?

Et bien non. Monsieur Cognet a choisi une autre voie !

Appeler à la rescousse un des ténors du barreau de Paris.

Pour autant vous ne nous ferez pas taire.

Pas plus que votre subordonné Nicolas Kern aujourd’hui chargé de mission culture qui y va aussi de sa citation à comparaître le même jour et à la même heure que son employeur.

Lequel considère que la Gazette a porté une « atteinte très grave à l’honneur et à la réputation » de l’ex-moniteur de ski, ex-journaliste, ex-agent d’accueil à la Poste et actuel fonctionnaire municipal.

Le concernant, on croit rêver !

Est-ce la Gazette-en-Yvelines qui a la moindre responsabilité dans la publication d’un blog sous le pseudonyme de « Ferdinand Bardamu », personnage de fiction imaginé par Louis-Ferdinand Céline, écrivain notoirement antisémite et ­collaborationniste ?

La littérature française n’est-elle pas assez riche pour choisir un autre personnage fétiche que celui imaginé par un auteur proche de l’occupant nazi ?

Est-ce la Gazette-en-Yvelines qui a condamné son auteur pour son blog, lequel a cessé de paraître depuis ?

Est-ce la Gazette-en-Yvelines qui a viré casaque en détestant dans un premier temps Raphaël Cognet avant de faire ouvertement campagne pour lui ?

Est-ce la Gazette-en-Yvelines qui, la première dans ses publications, a désigné en son temps Raphaël Cognet comme « Le Petit Chose » ou « Le Ravi de la crèche » référence à son assiduité à la Collégiale Notre-Dame ?

Est-ce un ex-salarié de la Gazette-en-Yvelines qui aujourd’hui officie comme chargé de mission culture à la ville ?

Est-ce la Gazette-en-Yvelines qui a mobilisé un duo talentueux d’avocates parisiennes pour tenter ­d’obtenir gain de cause ?

Autant le dire. Nous attendons avec une certaine gourmandise de savoir combien la ville de Mantes-la-Jolie déboursera pour financer la défense de Raphaël Cognet et de son collaborateur Nicolas Kern.

Lesquels ont cru bon de mobiliser contre notre journal un trio d’avocats parisiens de grande qualité.

Sachant que les avocats étant comme les footballeurs, meilleurs ils sont plus ils coûtent cher, ne doutons pas qu’en allant chercher des défenseurs de Champion’s League, l’addition risque d’être salée.

Puisque cette équipe prône la transparence, espérons qu’elle ne se reniera pas.

À ce propos, nous invitons nos fidèles lecteurs à un jeu concours présenté dans la page ci-contre.

Celle ou celui qui devinera le montant des honoraires des avocats payés par la ville de Mantes-la-Jolie pour la défense de Raphaël Cognet et Nicolas Kern percevra 1 000 euros.

Chères lectrices, chers lecteurs, à vos pronostics !