Le collectif « Tous mobilisés contre la prison à Magnanville » ne se laisse pas abattre

Abattus, les opposants à la prison de Magnanville ? Certainement pas. « Il faut se ressaisir tout de suite, on a d’autres cartes à jouer », assure même Patrick Magny, président du collectif « Tous mobilisés contre la prison à Magnanville ».

Le 14 avril dernier, l’Agence Publique pour l’Immobilier de la Justice (APIJ) validait le site de Magnanville, pour l’implantation d’une maison d’arrêt de 700 places sur des terres agricoles et proche des habitations et du lycée Senghor, et ce malgré les réticences et les scénarios alternatifs proposés par les élus locaux et les habitants. Une décision qui s’inscrit dans le « plan prison » du Gouvernement, qui vise à créer 15 000 places de détention supplémentaires dans les prochaines années.

Fort de ses 300 adhérents, le collectif « Tous mobilisés contre la prison à Magnanville » n’entend pas baisser les bras, au même titre que le maire de la commune Michel Lebouc (DVG) (voir notre édition du 19 avril). En témoigne le rassemblement organisé deux jours seulement après la décision de l’APIJ. « Notre objectif est de continuer à nous défendre et argumenter sur les sujets qui nous posent soucis », déclare Patrick Magny.

Le collectif compte bien continuer à insister sur la sécurité des jeunes du lycée voisin, ainsi que sur l’importance des ressources alimentaires. En effet, l’implantation de la prison sur ces terres agricoles « va à l’encontre du projet du Gouvernement », selon Patrick Magny. Sans parler de la présence d’une nappe phréatique et d’argile dans les sols.

Pour les épauler dans leur combat, les membres du collectif ont sollicité un avocat, d’abord pour « obtenir les conseils d’une personne d’expérience », sans pour autant écarter la possibilité d’un recours. Dans un premier temps, ils ont rédigé une lettre d’information contenant leurs arguments et leurs alternatives à l’attention du Ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, qui doit désormais trancher définitivement en faveur, ou non, du site magnanvillois.

Et après ça ? Tandis que la réponse du Garde des Sceaux se fait attendre, Patrick Magny et les autres adhérents planchent déjà de concert avec d’autres collectifs confrontés à la même situation. « On travaille avec d’autres associations qui se défendent, elles aussi, contre des projets de prison qui doivent voir le jour en 2027, ajoute-t-il. On va se réunir en juin pour avancer et sortir quelque chose de concret, afin de s’opposer à ces projets qui sont en contradiction avec les engagements du Président ».

Une réunion est également prévue avec le maire Michel Lebouc pour avancer sur leur cause commune. « Avec le maire, on a des visions différentes, mais peu importe, car on a le même objectif, admet Patrick Magny. Si on veut gagner, il faut s’en donner les moyens ».