Comment la directrice générale des services ment aux syndicats

Si ce n’est déjà fait, la directrice générale des services de la ville de Mantes-la-Jolie pourrait ne pas tarder à se voir affubler du surnom de Pinocchio, un personnage de fiction dont le nez s’allonge à chaque fois qu’il ment. Le dernier épisode la concernant mérite qu’on s’y attarde. Hélas pour nos détracteurs qui voient dans chacune de nos parutions des attaques plutôt que le souhait d’informer nos lecteurs en toute transparence, les faits sont têtus et la réalité celle-là.

Le 25 avril dernier, le syndicat FO territorial de la ville rencontre Aurélie d’Hartoy. Rien de plus normal qu’une réunion formelle entre la patronne de l’administration et les représentants du personnel. C’est non seulement prévu par la loi mais de nature à permettre un meilleur service public rendu à la population. Ces échanges sont indispensables pour dissiper les éventuels malentendus et faire valoir la position des agents par rapport à l’exécutif. Sauf que, nous y reviendrons plus loin, Madame d’Hartoy va multiplier les bobards pendant la quasi-totalité de la réunion. L’exemple le plus flagrant et parfaitement vérifiable concerne l’audit de la police municipale.

Pensant peut-être y trouver des éléments démontrant que pendant la parenthèse de janvier à mai 2022, la police municipale était devenue une espèce de garde prétorienne au service d’on ne sait qui en se rendant coupable d’agissements répréhensibles, le maire a décidé de faire auditer ce service par un cabinet indépendant. Et c’est là que l’attitude d’Aurélie d’Hartoy pendant cette entrevue administration-syndicat prend une tournure pour le moins curieuse. À la demande de FO qui demande communication du rapport d’audit, la DGS répond sans sourciller qu’il est en cours de réalisation et qu’il sera transmis plus tard et rendu public.

Sauf que cette réponse constitue à elle seule un énorme mensonge. L’audit n’est plus en cours de réalisation. Mieux même, il a été transmis au maire qui, comme la DGS, a pu en prendre connaissance. Même certains agents de la ville savent ce qu’il contient. Si cet audit est rendu public un jour comme cela a été promis, à moins de falsifier le document fourni par l’entreprise à la collectivité, tout le monde pourra découvrir la ­supercherie.

Quel est l’intérêt de cette responsable et non des moindres a ainsi dissimuler la vérité sinon à risquer d’entamer les liens de confiance qu’elle se doit de tisser avec les représentants des agents dont elle a la responsabilité ? Déjà malmenée dans son autorité par l’omniprésence du directeur de cabinet du maire auprès des agents, ce n’est pas en mentant honteusement à ses interlocuteurs qu’elle va améliorer son image déjà dégradée et pas forcément de son fait. D’autant que le reste de l’échange est du même acabit.

Alors que les départs se multiplient à la ville, FO qualifie d’hémorragie le volume des départs de la collectivité tout en s’interrogeant sur la meilleure manière de les juguler. La DGS qui n’a visiblement pas de remède miracle ni d’inventivité particulière se contente d’expliquer que les profils de postes recherchés sont publiés en interne comme en externe.

On a connu plus imaginatif pour faire face à une situation d’urgence…Si cette réponse, elle, est lue par les élus et fonctionnaires des villes voisines ou des établissements publics intercommunaux du secteur, elle aura au moins le mérite de les faire sourire. Car hélas pour les habitants, la réception de CV d’agents actuellement en poste à la ville de Mantes-la-Jolie continuent d’affluer dans leurs boites aux lettres comme dans les boites mails. Ce n’est pas du sauve qui peut mais ça y ressemble. C’est dire le malaise !

Au cours du même échange, Aurélie d’Hartoy est interpellée sur le fait que les agents apprennent par la presse, ce qui prouve au passage que nous sommes lus ou par les bruits de couloir qui animent la mairie des changements de fonctions ou de missions de certains de leurs collègues. Ne se démontant pas, Aurélie d’Hartoy met clairement en cause la fiabilité des informations que nous publions, assénant que la seule information crédible est celle votée en CST et relayée par les directeurs.

Prenons Madame d’Hartoy au mot en isolant un seul exemple parmi ceux que nous avons dénoncés. Sans nous, qui aurait su que tel agent disposait d’un logement de fonction de 90 m2 normalement destiné à la direction générale ?

Le CST en a-t-il été informé ? ­Permettez-nous d’en douter.