Yaël Braun-Pivet en visite pour s’inspirer d’exemples d’engagements citoyens

Vendredi, à la Maison de l’Oseraie, Yaël Braun-Pivet était en position d’écoute. La présidente du Perchoir effectuait la deuxième étape d’un tour de France de douze rencontres débuté la semaine précédente en Bretagne et était donc de passage dans la commune muriautine afin de constater les différents dispositifs permettant l’engagement des citoyens de tout âge. Et le moindre que l’on puisse dire, c’est que les Mureaux en déploie de nombreux. Tout d’abord le conseil municipal des enfants où 43 jeunes élus – âgés entre 9 et 11 ans – mènent des projets dans des domaines tels que la solidarité, la protection de l’environnement, les loisirs ou la sensibilisation aux valeurs républicaines, une initiative présente depuis 2004. Et depuis 2016, ceux qui veulent poursuivre leur engagement politique peuvent se présenter au conseil municipal des jeunes – dédié aux 12-18 ans – agissant pour leur part sur l’amélioration des conditions de vie des jeunes, l’apprentissage de la démocratie et de la citoyenneté ainsi que le renforcement des liens entre la ville et sa jeunesse. Les principaux concernés sont même heureux de pouvoir se pavaner avec l’écharpe tricolore. « Mes parents et mes copains sont fiers de moi, la République est très importante pour moi » assène l’un de ces jeunes.

« Ces conseils municipaux marchent car nous voyons qu’ils essaiment dans toute la France » salue l’ancienne ministre des Outre-mer, « ce que je trouve d’intéressant c’est que ces dispositifs se suivent et démontrent qu’il n’y a pas d’âge pour s’engager. » L’engagement, une thématique importante pour l’ensemble de la classe politique qui constate l’abstention grandissante à chaque élection. « Malgré un désintérêt de la chose politique, cela rassure. Cela démontre que lorsqu’une ville s’implique les choses bougent et j’invite tous les élus que nous sommes à faire prospérer cela car si nous ne nous impliquons pas pour promouvoir cet engagement, il ne se passera jamais rien » ajoute-t-elle.

Un 49.3 toujours aussi sujet à débat

Ce qui a retenu le plus l’attention du 4ème membre le plus important de l’État français reste la classe arbitre. La section sportive arbitrage du collège Jules Verne porte un projet unique en France depuis 5 ans visant à constituer une classe d’arbitre au collège. Ainsi douze filles et douze garçons se sont inscrits dans ce projet et ont suivi, tout au long de leur année scolaire, une formation théorique et pratique afin de devenir des « très jeunes arbitres de football ». « Le but n’est pas forcément de les voir arbitrer sur des terrains de football » tempère Brice Parinet, professeur d’histoire-géographie de cet établissement et lui-même homme en noir sur les terrains de Ligue 1 les week-ends, « mais de leur inculquer des valeurs républicaines et être des médiateurs. » Ce dispositif est censé couvrir tous les niveaux de la 6ème à la 3ème avec une thématique par an : une sensibilisation aux valeurs de l’olympisme puis un travail sur le rôle de l’arbitre de manière plus large puis 24 d’entre eux intègrent la classe arbitre pour être enfin disséminés en dernière année.

Evidemment cette question d’arbitrage a fait écho à l’actualité de l’Assemblée Nationale, théâtre de débats vifs et vindicatifs, la faute à des propositions de loi polémiques. « Chaque jour je suis interpellé par des citoyens sur les images visibles et tous veulent que cela s’arrête car c’est un lieu d’échange et non d’invective » raconte Yaël Braun-Pivet.

Face à des jeunes politiciens en herbe, la présidente du perchoir ne pouvait échapper à une question sur le 49.3 : « C’est un outil prévu depuis l’origine en cas de majorité relative ou d’obstructions. Ce n’est absolument pas un drame de le dédiaboliser » Un comble tout de même de le porter aux nues lorsque l’on vient saluer des exemples de démocratie ­participative.