Raphaël Cognet face à la grogne de ses concitoyens

Raphaël Cognet est seul en scène pour présenter les grands projets de sa mandature. Tous les autres membres de la majorité ne font que de la figuration. Derrière un inventaire à la Prévert, certains sujets forts surgissent comme la réhabilitation des logements insalubres. Et le maire de dénoncer la multiplication des marchands de sommeil. « L’idée, c’est qu’ils aillent ailleurs ! Nous avons 1 500 logements vident ou dégradés entre le centre-ville et la gare. Nous voulons nous attaquer à cet habitat pour le rendre digne et remettre sur le marché certains de ces logements. »

Difficile d’évoquer la gare sans pointer le chantier Eole. Alors que les bâtiments rénovés viennent d’être inaugurés, Raphaël Cognet avait une annonce choc pour ses administrés : « Aux dernières nouvelles, le RER est annoncé début 2027. » Le programme vient donc de reprendre (au moins) un trimestre dans les dents, ce alors que les dysfonctionnements n’ont de cesse d’augmenter sur la ligne J, celle ­reliant Mantes-la-Jolie à Paris.

Ce serait a priori à cause des travaux, mais le 9 mai dernier, un mouvement de grève inopiné est venu rajouter du désagrément au désagrément. Alors à qui la faute ? À Valérie Pécresse, la présidente de la Région, et à la SNCF ? Sans doute mais pas seulement. L’Etat a aussi son mot à dire et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est inaudible. Résultat, les dysfonctionnements se multiplient et l’exaspération est à son maximum chez les usagers.

Lundi soir, un riverain de la gare a directement interpellé le maire à ce sujet. « Il n’y a pas un jour où il n’y a pas un problème. On est bloqué à Mantes ! » Raphaël Cognet est lui-même touché par ces désagréments : sa fille suit des études à Rouen ! « La solution , c’est le RER, » assure-t-il. Le RER (EOLE) est le grand projet de la vie politique de Pierre Bédier.

Restons donc à Mantes pour profiter de ses beaux parcs et jardins. Enfin, attention où l’on va quand même. Car certains riverains sont excédés et pointent le comportement des SDF à proximité du musée Duhamel et du cinéma. « C’est un gros problème, reconnait Raphaël Cognet. Avant, il y avait cinq à dix SDF à Mantes. Désormais, nous avons une nouvelle population, des sans-papier. Ils font des nuisances, des vols, une somme de petits délits. Et ne veulent pas aller dans les structures d’accueil… Je n’ai pas de solution miracle, ces gens sont insolvables, on ne peut pas les mettre en prison. Quand la police municipale intervient, elle vide les canettes de bière… »

L’argumentation ne convainc guère ses interlocuteurs. L’un d’eux décrit des insultes incessantes, surtout envers les femmes et les enfants, des hommes ivres en permanence l’après-midi, de la musique très forte … « Avant, ils étaient devant le cinéma, maintenant, ils sont chez nous. La police ne résout rien, j’attends des actes ! » Des actes, ils sont nombreux à en attendre. Car à Mantes, il y a le bruit, mais aussi les odeurs. Celles des commerces de la rue d’Alsace. « C’est insupportable », déplore une riveraine. « Nous avons fait des contrôles, les normes sont respectées », relativise Raphaël Cognet.

Pourtant, la police municipale est sur les dents. Chiffres à l’appui, le maire détaille son action : 175 interventions place Saint-Jacques pour regroupement d’individus et nuisances, 45 square Brieussel-Bourgeois, avec à la clef 49 et 18 procès-verbaux pour non-respect de l’arrêté municipal.

Mais il y a encore mieux, les chiffres de la sécurité, en forte hausse. On était, entre mai 2021 et mai 2022, à 3 523 main-courantes. Nous sommes, entre mai 2022 et mai 2023, à 4 756 main-courantes !

L’augmentation de la délinquance semble flagrante mais pour lutter contre l’insécurité, notamment en cœur de ville, le maire a une botte secrète : un renfort massif de caméras de vidéo-surveillance. Il y a déjà 39 caméras dans la ville, il y en aura d’ici quelques années 45 de plus et 40 encore dédiées à la protection des écoles.

Alors, souriez et préparez-vous à être … filmés !