Réunion publique de Gassicourt : un quartier sous tension

Comme lors de sa première réunion à l’école élémentaire Marie-Curie, Raphaël Cognet a commencé sa réunion par un tour d’horizon des projets en cours. Le propos est recentré sur le quartier de Gassicourt. Deux grands dossiers émergent : les nouveaux agencements, avec plantation d’arbres, des places Saint-Anne et Paul-Bert. Le maire veut aussi réaménager la ZAC Henri IV pour y faire « revenir les commerces ». Les problèmes à régler y sont nombreux : incivilités, deals, dépôts sauvages.

Une habitante du quartier pointe du doigt les ordures en gestation autour du lac, une autre la vitesse rue de Gassicourt. « On veut mettre un radar pédagogique, » indique Raphaël Cognet. Un plateau élevé pourrait également être installé mais pas de dos d’âne car « ils font énormément de bruit ». La police municipale est sur le coup : 169 procédures ont été dressées à Gassicourt l’an dernier ! 27 contrôles de vitesse ont eu lieu à l’angle des rues de Gassicourt et d’Alsace et 169 PV de ­stationnement ont été dressés.

À raison visiblement : les riverains sont plusieurs à se plaindre des véhicules mal garés. Comme lors de la réunion en centre-ville, les chiffres des mains courantes sont donnés et sont en forte hausse. Le maire précise néanmoins : « La délinquance est en baisse constante depuis des années ».

L’échange avec la population se résume souvent à des problèmes très ciblés, notamment ceux des barres d’immeubles. Les relations avec les bailleurs sociaux semblent difficiles, mais ne sont pas du ressort du maire ! La réhabilitation de la Croix-Ferrée est l’un des dossiers chauds du quartier. Elle va avoir six mois de retard, selon une représentante des Résidences Yvelines Essonne ! Le chantier devrait être terminé début 2024. « J’en doute fort » lâche Raphaël Cognet, ­dubitatif.

Dans la salle, une main se lève. « Pour la jeunesse de Gassicourt, vous faites quoi ? Certains jeunes ont besoin de vous. » « Il y a la Mission Locale, réplique Raphaël Cognet. Un jeune, qu’il soit de Gassicourt, du Val-Fourré ou du centre-ville, il est traité de la même façon. »

Un jeune adulte justement, il y en a un qui pose un sacré problème. Diagnostiqué schizophrène, cette personne, a priori sans papier, est bien connue dans le quartier mais aucune solution n’apparait : « On ne peut pas le mettre en prison ou à l’hôpital de force ! » souligne Raphaël Cognet.

Une habitante fait part de sa satisfaction face à l’action municipale, des applaudissements fournis se font entendre mais très vite les soucis réapparaissent. Il est question des trottinettes, et tout le monde n’est pas d’accord ! « Il faut apprendre à partager tous le même espace public », modère Raphaël Cognet. Encore faut-il qu’il soit bien entretenu. « La rue de la papeterie, c’est une honte » dénonce un riverain. Et il y a la vitesse ».

La vitesse, un problème crucial dans le quartier, notamment sur les voies sur berge. « On manque de moyens de coercition pour ça », constate, ­impuissant, Raphaël Cognet.

Un très jeune homme prend la parole, il se plaint des mortiers d’artifice en provenance du Val-Fourré. « C’est insupportable ». « La seule chose que je puisse faire, c’est de demander à la police d’être vigilante. »

On le sait, le problème de l’utilisation des mortiers d’artifice dépasse de loin le champ d’action du maire de la Ville, et même la police nationale a du mal à en venir à bout. Avec à chaque fois, le risque de voir une personne être blessée, dans un camp comme dans un autre.

Puisque l’on parle sécurité, finissons cet article en évoquant l’avenir de la Gendarmerie. Celle-ci va bientôt déménager, en 2027 a priori. La question de l’avenir du terrain est posée. « Le site n’appartient pas à la Ville mais au Conseil départemental, avec qui j’entretiens les meilleures relations… », indique Raphaël Cognet tout en ironie. La Ville sera néanmoins partie prenante : elle accordera, ou pas, les permis de construire du futur projet de réaménagement.