« Les comptes 2022 et le budget 2023 sont-ils sincères ? » Voilà la question que posait le groupe d’opposition Triel Autrement, suite à la présentation de ces derniers en conseil municipal. Des doutes ont en effet été soulevés quant à des « dépenses de fonctionnement sous-évaluées et des recettes de fonctionnement surévaluées », notamment par le conseiller municipal d’opposition Yvon Rosconval. « Pourquoi, alors que la masse salariale a augmenté de 16,7 %, les charges sociales ont-elles baissé de 32 % selon le Trésor Public ? », s’est-il interrogé, avant de s’inquiéter d’un « écart de 670 000 euros entre le relevé de cotisations URSSAF 2022 […] et les charges sociales inscrites dans le compte administratif 2022 ».
En réponse aux interrogations de l’opposition, le maire de Triel-sur-Seine Cédric Aoun (SE) souligne qu’il s’agit simplement de l’imputation budgétaire. « Effectivement, la masse salariale a augmenté de manière générale parce que vous avez un chapitre global avec ce qu’on appelle des articles. C’est juste que la répartition par article n’est pas la même que d’habitude. Mais il n’y a pas d’irrégularités particulières. J’ai eu la réponse du comptable public à ce sujet, j’ai même le courrier de l’URSSAF qui confirme qu’on paye bien 2 millions d’URSSAF par an et qu’on est à jour de nos cotisations. Il n’y a pas d’ambiguïté là-dessus ».
Voilà plusieurs mois que les relations entre la majorité et l’opposition ne cessent de faire des étincelles, en témoignent les conseils municipaux au climat pour le moins tendu. Tandis que le groupe Triel Autrement déplore que le maire soit « toujours prompt à se victimiser et à dénigrer ses contradicteurs », l’intéressé dénonce de son côté « une stratégie de bashing » depuis un an. « Au début, ils ont parlé d’un mal-être du personnel, puis qu’on était en faillite et qu’on ne pouvait pas payer les salaires, et maintenant c’est l’URSSAF, répond-il. Les administrés en ont marre, ils trouvent que ce n’est pas constructif. Quand on est conseiller municipal, on est là pour apporter des idées sur la politique de la Ville, pas pour vérifier qu’il manque une virgule ou un point dans un texte. Il faut faire confiance aux mécanismes de l’État ».
Le groupe Triel Autrement avait justement alerté le Préfet, au début du mois d’avril, afin de lui faire part de ses inquiétudes. Celui-ci a souligné, dans un courrier envoyé en réponse le 12 mai dernier, que l’écart entre les budgets primitifs 2022 et 2023 était dû à « une erreur d’imputation due au logiciel de paie, utilisé pour établir des charges de personnel à prendre en compte au budget primitif ».
Ainsi, toujours selon le Préfet, « le budget primitif 2023 de Triel-sur-Seine n’appelle pas d’observations au titre du contrôle de légalité et ne justifie pas une saisine de la Chambre Régionale des Comptes ». Alors, fin de l’histoire ? À voir ce que nous réserve la suite des rebondissements politiques triellois.