Par amour pour un détenu, une surveillante se transforme en dealeuse

Mercredi dernier, le tribunal correctionnel de Bobigny a jugé une affaire quelque peu incongrue. Une fonctionnaire de justice de 26 ans a été condamnée à une peine de prison sous bracelet électronique pour trafic de drogue… qu’elle réalisait pour le compte de son amant, un détenu de la prison de Poissy.

Cette romance mi Belle et le Clochard, mi Bonnie and Clyde débute sur snapchat lorsque la jeune femme échange des messages avec un détenu – incarcéré pour une affaire de vol avec violence – lorsqu’elle travaillait à la prison de Poissy entre 2020 et 2022. Rapidement, elle se charge d’envoyer des photos de la drogue dans le but que son amant en fasse la publicité sur des réseaux sociaux et devient même la « nourrice » dans un « call center de la drogue » nommée « coffee93 » selon des propos d’une source proche du dossier au Parisien.

Finalement, la personne de 26 ans a été prise en flagrant délit le 20 mai à Aubervilliers aux alentours de 20 h lors d’un contrôle de police. Ceux-ci perçoivent une odeur de cannabis et alerte les autorités compétentes afin de fouiller le véhicule. Ils tombent sur trois plaquettes de 100 g de résine dans un sac. Une perquisition à son domicile s’en suit – dans la cité des Indes à Sartrouville – et deux nouveaux blocs de drogue et 950 euros en liquide tombent entre les mains des policiers. Durant sa garde à vue, elle commence par expliquer qu’elle ne connaissait pas le contenu du sac mais change rapidement de version. Elle reconnaît le trafic opéré au nom de son amant mais précise qu’elle aurait agi sous la contrainte étant sous l’emprise psychologique.

De son côté, il est découvert dans la prison du détenu un iPhone ainsi qu’une tablette dans le domicile de sa véritable compagne à Saint-Denis, ces deux ustensiles électroniques permettant la gestion de sa petite entreprise illégale. Lors de l’audience, le procureur a requis quatre ans contre cet homme et deux ans contre l’agent pénitentiaire avec mandat de dépôt.

Le tribunal n’a pas retenu l’emprise psychologique et l’a condamnée pour deux ans d’emprisonnement dont un an avec sursis. Quant au prisonnier, il peut ajouter deux ans de plus sur son temps carcéral.