À l’instar du cadeau Bonux, la signature d’une convention entre les mairies de Mantes-la-Ville et Buchelay le 30 mai a permis deux actions : ce n’est pas un groupe scolaire qui sortira de terre dans le quartier de Mantes Université mais deux. « Un choix pragmatique » selon Sami Damergy, le maire SE de la commune sur laquelle 85 % de cette ZAC s’étend.
Avant d’apposer son paraphe, l’édile a tenu à expliquer son cheminement. Lui et son équipe municipale ont effectué plusieurs constats « que tout le monde aurait pu faire ». Tout d’abord, déplorer les classes mantevilloises surchargées du fait de la présence de 3 000 élèves répartis sur 13 écoles. « Il y a également un patrimoine dégradé et non entretenu, résultante des mandats précédents » explique l’édile, « par exemple, l’école des Alliés de Chavanne se compose de cinq classes en dur et cinq classes modulaires où il n’y a ni de service périscolaire, ni de restauration. » Passons également celle de Maupomet, érigée dans les années 1930 et qui reste une photographie de cette période alors que nous sommes presqu’un siècle plus tard.
Côté buchelois, Stéphane Tremblay ne souhaite pas s’accaparer les lauriers et salue un projet voulu par son prédécesseur Paul Martinez : « Ce quartier en a besoin, nous avons construit des logements et il est grand temps qu’un équipement public sorte de terre car c’est une demande des habitants. » Quant à Sami Damergy, il reconnaît que la précédente mandature imaginait également la construction d’un groupe scolaire mais a préféré rester sobre sur les choix de l’époque, tout le contraire de Pierre Bédier, le président LR du Département. « Vous assistez à la mort en direct du monstre du Loch Ness. Au bal des joueurs de flûte, l’ancien maire était un expert et voulait sacrifier le Parc de la Vallée, véritable poumon vert de la ville » balance-t-il sans concession et tout sourire.
Par ailleurs, il était présent en sa qualité de numéro 1 de l’Etablissement public d’aménagement du Mantois Seine aval (EPAMSA), l’agence publique qui a racheté progressivement les anciens terrains de la ZAC appartenant à la SNCF. Et finalement ce travail de fourmis a abouti à la cession pour un euro symbolique des surfaces sur lesquelles les deux groupes scolaires seront construits. L’ancien maire de Mantes-la-Jolie a vite remis sa casquette de chef des Yvelines lorsqu’un rictus parcourut son visage en songeant aux multiples investissements du Département sur cette zone.
Si la pose de la première pierre symbolique n’est que de l’ordre du théorique – Sami Damergy l’espère pour dans deux ans – le nombre de classes est déjà fixé. 12 pour Mantes-la-Ville et 6 pour Buchelay pour le premier bâtiment construit sur la parcelle mantevilloise du quartier de Mantes Université, puis 10 pour Buchelay et 5 pour Mantes-la-Ville pour le second côté buchelois. Par ailleurs, chacune des communes sera maître d’ouvrage sur la construction qui aura lieu sur sa zone, idem pour la gestion. Pierre Bédier a rappelé que le Département sera vigilant sur la qualité des matériaux, notamment sur ceux dits biosourcés et veillera à la qualité architecturale. « Cela amènera un surcoût mais le quartier le mérite. Nous avons trop de souvenirs des échecs des aménagements passés car les considérations d’urbanisme construisaient du logement sans se soucier de fabriquer une ville » reconnaît-il. La construction de ces deux groupes scolaires a donc un autre but en filigrane : donner l’envie d’habiter le quartier de Mantes Université et d’y rester.