Complexe sportif du Val-Fourré : c’était bien un coup de bluff

Il aura suffi d’une question apparemment innocente posée lors d’une réunion de quartier récente pour qu’au détour d’une réponse, le maire de Mantes-la-Jolie annonce dans la plus grande discrétion que le somptueux complexe sportif du Val-Fourré dont il avait pourtant promis la construction ne verrait jamais le jour.

Comme à son habitude, Raphaël Cognet n’avait pas ménagé à l’époque ses efforts de communication en utilisant notamment la complaisance d’un hebdomadaire béni oui-oui. La publication reprenait au mot près l’argumentation du maire de Mantes-la-Jolie pour exhiber ce qui était présenté sans le moindre recul comme le futur complexe sportif du Val-Fourré, œuvre du cabinet d’architectes parisiens Engasser & associés.

Même les Échos, un journal économique on ne peut plus sérieux s’était fait berner par la communication de l’élu qui avait vanté les mérites d’un projet dont il ne maîtrisait aucun paramètre ou presque.

Sur le plan financier, le maire de Mantes-la-Jolie n’avait par exemple jamais évoqué sa manière d’opérer. Qui allait payer la note d’un bâtiment de 5 500 m2 de surface au plancher comportant un accueil des collégiens, gymnase principal incluant une structure artificielle d’escalade, des salles de gymnastique, danse et de tennis de table ainsi qu’un pôle combat avec notamment une aire de tatamis et des rings ainsi qu’une salle de musculation ? Sans compter des locaux annexes.

Puis dans un deuxième temps d’un bâtiment de 1 800 m2 de surface au plancher pour permettre un transfert des activités actuellement ­pratiquées au gymnase Lecuyer ?

Dans les colonnes du journal ami dont est issue l’actuelle adjointe à la directrice de la communication de la ville de Mantes-la-Jolie, le maire annonçait un équipement « polyvalent et multifonctionnel » avec une ­livraison « toujours envisagée pour 2025 ».

Avec une capacité financière insuffisante, la ville n’avait pas les moyens de ses ambitions.

La région Île-de-France a-t-elle été sollicitée et a-t-elle répondu présent ? La communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise présidée par Cécile Zammit-Popescu avait-elle accepté de prendre en charge une partie des dépenses ?

Propriétaire du terrain permettant d’accueillir le complexe sur une parcelle occupée par l’ex-collège André-Chénier qui a fermé ses portes à l’été 2021, le Conseil Départemental avait-il officialisé le moindre ­engagement ?

À toutes ces questions, Raphaël Cognet habituellement si prompt à communiquer n’a visiblement pas encore répondu de manière explicite. Mais nous prenons le pari que le maire de Mantes-la-Jolie va nous jouer une nouvelle fois sa partition favorite : la victimisation pour expliquer son échec qu’il ne doit qu’à lui-même.