Sid-Ali Benmechiche, le gérant du restaurant Le Lys d’Or, a été élu en mars dernier président de l’union commerciale « Coeur de Mantes » avec l’ambition de relancer le commerce. « Nous voulons créer un attrait envers notre ville pour générer un flux supplémentaire au sein de nos commerces. Nous sommes à l’écoute de toutes les problématiques. » Entouré de Valentina Galerne, la secrétaire, restauratrice également (les salons de Valentina) du trésorier Maxime Coltat, gérant de l’Escape game Minos Evasion et d’Olivier Andrieu, le vice-président, responsable du Ô Baradise, il a conscience de la difficulté de la tâche mais se montre confiant. « Nous brassons pas mal d’habitants, de commerçants. Notre but est de créer un écosystème commercial d’économie circulaire. »
Les temps restent néanmoins difficiles et la crise du commerce de proximité n’est un secret pour personne, surtout en centre-ville où la problématique est intimement liée à celle du stationnement. Une question récurrente : il faut éviter les voitures tampons tout en permettant aux consommateurs de se garer à proximité des lieux de ventes. « Depuis le changement du délégataire des parkings, il y a déjà les 30 minutes gratuites, et les 30 % offerts avec la paycard mais nous voulons aller encore plus loin en proposant, dès septembre, deux heures de stationnement gratuit sur le principe de ce qui se fait au cinéma CGR. » Le projet est facilité par une belle prise pour les commerçants : le concessionnaire d’Interparking, un Mantais, est lui-même adhérent de l’association Cœur de Mantes ! Les deux heures gratuites seront une bonne manière de remplir les parkings souterrains, et donc de dégager les rues, pour permettre une meilleure fluidité de circulation et de limiter les embouteillages.
Autre problématique de l’union commerciale, le nombre d’adhérents. Ils sont seulement une trentaine, sur les 400 commerces de Mantes-la-Jolie, à avoir rejoint l’association, essentiellement des commerces de centre-ville. Pourtant, malgré son nom réducteur, l’association se veut ouverte à tous, y compris les commerces du Val-Fourré. « Mantes, c’est une pluralité de commerces. Il serait judicieux de créer une antenne au Val-Fourré afin d’enrichir l’association. Ce quartier se porte bien : il n’y a pas un local de disponible sur la dalle ! « Cœur de Mantes » s’adresse à toutes les personnes adhérentes aux valeurs mises en exergue par notre bureau. »
À l’heure où la rénovation urbaine est en marche, la participation de commerces du Val-Fourré pourrait à coup sûr servir de catalyseur pour une association encore trop focalisée sur le centre-ville. « Celui-ci possède beaucoup d’atouts : une zone piétonne, des infrastructures très riches, des commerces centenaires, de beaux paysages … Il faut réussir à capter les chalands. Mantes a souvent été dénigrée alors qu’il y a une clientèle. Pas besoin d’aller à Saint-Germain ou à Versailles … Notre centre-ville est attractif. »
Reste que quoiqu’en dise la municipalité, les magasins sont hélas nombreux à fermer, surtout dans le textile, un secteur très concurrentiel. Les nombreux rideaux baissés gâchent un peu la carte postale mais de nouveaux magasins émergent et de nouveaux commerces ouvrent effectivement. La partie n’est donc pas encore perdue mais le centre-ville est amené à se réinventer face à l’émergence des grands centres commerciaux comme Mon Beau Buchelay ou les deux villages des marques situés pour l’un à Aubergenville, pour l’autre à Douains. « La consommation en centre-ville change. La crise du Covid a montré un besoin de retrouver les petits commerçants au profit des grandes surfaces, c’est aussi un choix éthique. À nous maintenant de créer les événements pour attirer et capter la clientèle. Nous sentons une nouvelle dynamique, le centre-ville est vivant, nous avons eu récemment de belles implantations comme Dreams donuts, les chaussures Run green ou encore l’Escape-game Minos évasion. »
Pour booster un peu plus cette nouvelle dynamique les commerçants mantais vont organiser ces prochains mois plusieurs événements, avec l’espoir de redonner ses lettres de noblesse à un centre-ville qui ne manque décidemment pas d’atouts.