Jardins familiaux : la Ville menace de détruire les cabanons

Il est au moins un domaine dans lequel on ne plaisante pas à Mantes-la-Jolie : la bonne tenue des jardins familiaux. À défaut de pouvoir gérer des situations beaucoup plus délicates qui sont directement de son ressort, voilà que la directrice générale des services (DGS) Aurélie d’Hartoy s’en prend aux amateurs de culture qui disposent de jardins familiaux mis à leur disposition par la Ville.

Ayant remarqué que des cabanons avaient été édifiés sans autorisation sur certaines parcelles, elle s’est fendue d’une lettre de mise en demeure pour « non-respect du règlement des jardins ­familiaux » aux usagers.

Dans le courrier daté du 5 juin dernier et reçu dans la foulée par ces dangereux individus, elle rappelle « qu’aucune modification des dites installations ne doit être apportée, ainsi par exemple l’ajout d’un cabanon d’une surface importante, la construction d’une dalle de béton, la pose de clôture, le stockage important d’objets de toute nature sont interdits ».

La DGS rappelle aux usagers que « toute modification n’ayant pas été validée préalablement par les services de la ville est rigoureusement interdite ». Dans le cas contraire, la menace est directe : « Je vous mets donc en demeure de retirer toutes les installations non conformes et tout objet encombrant présent sur votre parcelle et ce, avant le 30 juin 2023 ».

Et ne laisse pas de place à la négociation : « À défaut et à l’issue de ce délai, les services de la ville procéderont à l’évacuation et à l’envoi en déchetterie de toute structure, objet ou autre ne respectant pas le règlement ».

« Je suis très déçu de la manière dont on s’adresse à nous. On dirait qu’on nous met dans le même sac que les gamins qui s’attaquent aux flics à coups de mortiers ou qui dealent en plein jour, considère un jardinier qui utilise une de ces parcelles. Nous sommes pour la plupart des pères de familles qui font pousser un peu de légumes pour avoir le plaisir de manger ce qu’on cultive. On apprécie aussi de se retrouver au calme car nous vivons tous en appartement. Avec la canicule, on aime bien aussi se poser et discuter au jardin. Et puis c’est vrai qu’on a construit des cabanons mais c’est juste pour y mettre nos outils. On ne va quand même pas les stocker dans nos logements, prendre l’ascenseur avec une bêche, un râteau ou une binette ? ».

Une fois de plus, en voulant limiter les excès avérés de certains, la municipalité via la patronne de l’administration stigmatise l’ensemble des jardiniers qui utilisent ce site.

À l’issue d’une réunion quis’est déroulée sur place le 15 juin prochain à 18 heures, on pourra mesurer si les points de vue ont pu se rapprocher ou si la ville veut instituer un rapport de force avec une catégorie de population qui n’aspire qu’à une chose : cultiver des salades et des tomates en toute quiétude.