Auteur prolifique star des années 80, le parolier fétiche de Stephan Eicher a sorti cet hiver un nouveau roman en phase avec son époque. Il met en scène avec son style si particulier les tribulations d’un journaliste d’une soixantaine d’années. Celui-ci travaille dans le journal dirigé par sa belle-mère, une veuve passionnée de poésie. Elle vit dans une cabane au fond du jardin du journaliste et de son épouse.
Nathan, c’est son nom, est impuissant depuis peu et voit sa vie sexuelle particulièrement réduite alors que les femmes continuent de papillonner autour de lui. Loin de la passion enfiévrée de ses premiers romans, dont le célèbre 37°2 le matin, ce livre plonge dans l’intimité d’un homme libéré de tout appétit sexuel. Pour donner du corps au récit, Djian ajoute un député vorace et ambitieux, prêt à tout pour faire aboutir un vaste projet d’aménagement territorial, des femmes mures fatales et libérées, et des relations toujours ambiguës entre son héros et la gent féminine. Une mort subite et naturelle va chambouler le quotidien de tout ce petit monde pour le plus grand bonheur des lecteurs qui retrouveront ici toute la verve de l’auteur.
« Sans compter » de Philippe Djian. Flammarion. 21 euros.