Hervé Charnallet : « Notre volonté est de clairement maintenir l’esprit village »

Que retenez vous de vos premières années en tant que maire ?
À titre personnel, une vue beaucoup plus riche et intéressante sur la réalité de la fonction publique. J’ai fait ma carrière dans le privé et j’étais porteur d’un bon nombre d’à-priori sur la fonction publique, comme beaucoup de gens. Donc un enrichissement personnel certain. La première phase du mandat était une phase de lancement de projets, avec ses contrariétés liées à la période Covid, et des projets à mener pour l’avenir de la commune. Maintenir cet équilibre, c’est un défi qu’on a réussi à tenir. Parce que les statistiques à Orgeval en matière de santé et de conséquences du Covid ont été très mesurées, sans qu’on n’ait renoncé à travailler sur nos projets. Et après trois ans, on commence à voir certaines réalisations.

Quels sont les projets dont vous êtes satisfaits ?
L’inauguration du nouveau quartier de Feucherolles-Colombet, mais aussi l’ouverture d’un bureau de La Poste, d’un nouveau commerce, et le nouveau plan de circulation du centre-ville.

Nous avons travaillé dès le début du mandat sur l’ouverture de l’espace de vie sociale, que nous avons inauguré il y a quelques semaines. Il y a aussi d’autres projets plus modestes mais importants comme l’ouverture des jardins partagés, et la création de l’association du ciné-club que nous inaugurerons au mois de septembre.

En construisant et en agrandissant la commune, ne craignez-vous pas de predre de l’« esprit village » ?
Notre volonté est clairement de maintenir l’esprit village, quoi qu’on en dise. Il n’y a qu’à voir les aménagements en centre-ville, l’amélioration du plan circulation, et la volonté de conserver une vie commerciale active et dynamique avec le marché deux fois par semaine.

Vous connaissez la loi de zéro artificialisation nette : il faut essayer de construire là où c’est déjà construit. Ça pose des problèmes de densification. Cette phase de transition est difficile, mais un centre-ville est un centre-ville, il vaut mieux construire à cet endroit-là plutôt que près des étangs ou en pleine campagne. Notre responsabilité reste de rendre ça cohérent, esthétique, et d’adapter la circulation et le stationnement.

Quelle est la priorité pour la suite du mandat ?
À Orgeval, nous avons l’école primaire Pasteur et l’école maternelle Jean De la Fontaine, c’est tout. On est très contraints. L’école Pasteur est l’une des plus grosses écoles de la région Île-de-France avec ses 19 classes en plein centre-ville. Les études qu’on a menées en début de mandat ont montré qu’il y avait urgence de construire une école, nous avons donc ce projet très ambitieux pour la commune dont les travaux vont commencer cet été. C’est un projet qui mobilise tout le conseil municipal et tous les services pour faire quelque chose de qualité.

Les premières années de GPSEO ont été controversées, sa mise en place était-elle une bonne chose selon vous ?
Je ne peux pas dire si c’était une bonne ou une mauvaise idée au départ, il y a la loi, cette communauté urbaine s’est mise en place et on est condamné à la faire réussir. Bien sûr, les démarrages sont difficiles comme dans toutes les communautés urbaines. Mais les problèmes financiers ont été résolus, avec la création de cette taxe de 6 points qui va donner une bouffée d’oxygène.

Moi, ce que je demanderais, c’est un peu plus d’accompagnement personnalisé au niveau des communes. Je me rends compte que c’est compliqué car nous sommes 73, mais on doit être certain que le plan de développement de chaque commune est pris en compte de façon cohérente. Quand on voit juste l’augmentation de la fiscalité, l’augmentation de la taxe sur les ordures ménagères, tous ces aspects négatifs pour les porte-feuilles n’ont de sens que si on voit ce qu’on en tire comme service. Il y a un effort de communication à faire. Mais je suis confiant.

Pensez-vous déjà briguer un s­econd mandat ?
Il faut être modeste et responsable. Modeste, c’est dire que ce sont les Orgevallais qui décident, mais responsable, c’est dire qu’un mandat de 6 ans c’est extrêmement court dans un horizon municipal. Donc une part de moi dit que, bien entendu, les électeurs doivent se prononcer. Quand on voit la réalité sur le terrain, le jugement d’un maire se fait rarement après 6 ans. Ce n’est ni une déclaration de candidature ou autre chose, je dis juste que je ne fuirai pas mes responsabilités si je dois les prendre, je terminerai autant que possible ce que j’ai ­commencé.