Lionel Giraud : « Incarner la fonction, ne pas la personnifier »

C’est votre premier mandat, qu’est-ce qui vous a poussé à vous ­présenter ?
J’ai toujours été engagé politiquement. Historiquement, je suis un homme de gauche, j’ai occupé la fonction de trésorier du PS de 2003 à 2008 mais j’ai rendu ma carte il y a 7 ou 8 ans. Je me suis ensuite consacré à ma vie de famille avant de retourner dans le milieu associatif où j’ai fini par devenir le président du club de tennis local. Comme nous devions régulièrement discuter avec la Mairie, j’ai constaté qu’elle agissait parfois de manière passéiste selon moi. D’autres personnes dressaient le même constat et c’est pour cela que nous avons présenté une liste en 2020.

Vous voilà arrivé à la moitié de votre mandature, quelles sont vos ­impressions ?
Tout d’abord d’avoir été privé d’un an et demi de mandat. Quand j’ai été élu, le slogan était « Ouvrir, moderniser et dynamiser Issou », le lendemain je fermais tous les bâtiments pour cause de pandémie ! Et alors que la ville était prête à s’ouvrir vers l’extérieur, la coquille s’est quelque peu refermée. Nous sommes en train de retravailler là-dessus en allant au contact des gens car un maire doit incarner la ­fonction, pas la ­personnifier.

Qu’est-ce que cela signifie « ouvrir Issou » ?
Avant, il était mal perçu que des associations d’autres communes viennent ici alors que dans leur rang il y avait des Issoussoises et Issoussois. L’ancienne équipe municipale ne voyait pas non plus d’un bon œil que des associations sportives interviennent dans des écoles… Il faut encourager les gens à créer du liant.

Puisque vous parlez d’interaction entre les villes, il y a le réseau CAPVIF, un réseau de prévention des violences intrafamiliales agissant sur les villes d’Issou, Aubergenville, Gargenville et Juziers.
Il est à l’initiative d’Aline Biron, notre adjointe aux affaires sociales. C’est parti du fait que notre CCAS ne réalisait que des aides d’urgence et s’occupait majoritairement des retraités, ce qui n’est pas une mauvaise chose, attention. La soirée de lancement a eu lieu en mars et le fonctionnement se met en place. Nous devons identifier tous les interlocuteurs – ce qui relève de l’Etat, des associations, du Département – cela prend du temps. Il devrait être pleinement actif pour ce deuxième semestre 2023.

Autre projet, il y a également le lancement de la construction d’une résidence et de plusieurs cellules commerciales sur l’emplacement de l’ancien LIDL prévu pour fin 2023.
Aujourd’hui Issou dispose de très peu de commerces. Nous avons identifié assez rapidement que la départementale serait un bon moyen pour dynamiser la ville. Lorsqu’il y a eu cette opportunité de l’ancien LIDL, nous avons longuement discuté avec Nexity, car nous voulions également des logements sociaux. Nous avons présenté ce projet lors de deux réunions publiques et nous avons pris en compte les remarques pertinentes. Ainsi, 1 000m² de commerce seront disponibles ainsi qu’un ensemble de 2 étages comprenant 76 logements sociaux. C’est un projet important car la commune a perdu 10% de ses habitants en 10 ans.

Quels sont les autres projets ?
Beaucoup de nos bâtiments sont obsolètes mais nous n’avons que 4 millions d’euros de budget. Il va falloir relever le défi écologique en déminéralisant les écoles. J’ai également des demandes de city stade ainsi que de rénovations d’équipements sportifs. Des discussions ont été entamées avec le Département, mais il y a un tas d’études à faire avant de lancer des projets. Il y a aussi la question du château. Si nous ne faisons rien, il va tomber en ruine. Cela fait plus de 20 ans que les équipes municipales cherchent une solution mais je ne désespère pas de la trouver.

Chaque année la communauté urbaine GPSEO est remise en cause, quel est votre avis ?
C’est une hydre administrative dont les circuits de décision se perdent un peu à gauche et à droite. GPSEO va finir par trouver son rythme de croisière en sachant prendre compte aussi bien le Tertre-Saint-Denis que Poissy. Depuis la mandature de 2020, les élus cherchent à travailler ensemble et arrivent à penser à l’intérêt intercommunal avant l’intérêt communal comme avec la taxe sur les déchets.