Bordg démis de son poste d’adjoint, dénonce une violation flagrante des procédures démocratiques

En organisant l’éviction de Michaël Bordg, adjoint au maire, Raphaël Cognet a semé la zizanie fin juillet dans sa propre majorité sans mesurer les conséquences pour son avenir. Résultat : un renforcement de son opposition avec le groupe Mantes Unie pour l’Avenir de Jean-Luc Santini, un Guillaume Quevarec du Printemps Mantais moins conciliant que sa camarade Audrey Hallier ex-LFI qui met en avant son amitié avec les catholiques les plus conservateurs de la majorité municipale et un Michaël Bordg bien décidé à venger son honneur. D’autant que dans l’épisode qui a conduit à son éviction, Michaël Bordg s’avère être une victime quand il relate lui-même les faits suivants : « lors du vote des grandes élections pour les sénatoriales le 28 juin 2023, mon bulletin a été saisi par une adjointe afin de connaître et de révéler mon vote à d’autres adjoints, explique l’ex-adjoint. Une élue a donc sciemment violé le secret du vote. C’est la première fois dans l’histoire de Mantes-la-Jolie que vous avons à déplorer le vol d’un bulletin de vote par un élu. Ce jour du 28 juin 2023 restera donc tristement célèbre dans l’histoire de nos municipalités ».

Michaël Bordg dénonce aussi : « cette violation flagrante des procédures démocratiques pourrait avoir des conséquences néfastes pour la confiance des habitants de Mantes-la-Jolie envers les institutions publiques ». À la suite de cet épisode, Raphaël Cognet a décidé de retirer ses délégations à Michaël Bordg, lequel n’est pas décidé à se laisser faire : « J’ai envoyé un courrier au préfet pour porter à sa connaissance ce délit. Cette décision est injuste et n’est basée sur aucun fondement légal. Nous sommes clairement face à des méthodes antirépublicaines ».

Pour l’adjoint déchu, les choses sont limpides : « Tout au long de mon mandat, ma délégation a été systématiquement privée de tout moyen et ce, afin d’entraver l’exercice de mes fonctions. Il est évident que le maire a pris délibérément des mesures, soutenu par sa première adjointe et son directeur de cabinet, pour s’assurer un pouvoir discrétionnaire et confisquer toute initiative au reste de l’équipe municipale ».

Un peu plus d’un an après son retour aux affaires après une parenthèse de cinq mois due à sa démission, c’est dans la propre équipe de Raphaël Cognet que le collectif flanche. Car plusieurs élus de la majorité n’ont pas voté en faveur de l’éviction de Michaël Bordg. Et c’est un signe !

Frustrée de ne pas être investie aux sénatoriales après avoir flirté avec l’UMP, Renaissance (ex LREM) et le MoDem, la première adjointe Edwige Hervieux tente d’exister coûte que coûte en se mêlant de tout, en se transformant à chaque occasion en maire de substitution et en endossant le costume de Directrice générale des services ou de Directrice des ressources humaines. L’élue vit très mal le pacte de moins en moins secret entre Raphaël Cognet et Olivier Barbier. Aux prochaines échéances à moi la ville, à toi la députation.

Le rôle trouble joué à gauche par Audrey Hallier, membre du duo Printemps Mantais, interpelle aussi nombre d’élus. La jeune femme, ex-LFI, défend becs et ongles son amitié avec certains membres de la majorité. Si l’amitié est une valeur essentielle, on peut quand même se demander quel type d’amitié une sympathisante mélenchoniste peut entretenir avec des membres de la droite catholique la plus conservatrice, laquelle est une opposante farouche au mariage pour tous, à l’adoption par des couples du même sexe ou encore la gestation pour autrui.

Si en plein été, l’affaire Michaël Bordg est un rhume des foins, l’automne venu, il ne faudrait pas qu’elle se transforme en grippe contagieuse car le Docteur Cognet n’a visiblement pas le bon remède pour guérir une contagion.