Quelques mois après votre élection vous déclariez que maire est le meilleur métier du monde. Est-ce toujours le cas ?
Je maintiens mes propos ! Je vais à l’encontre de ce qui se dit ces derniers temps mais j’ai la chance d’avoir une ville qui se porte bien, avec des habitants sympathiques. Il y a évidemment des difficultés, des contraintes mais si nous sommes là, c’est pour cela.
À mi-mandat, quel est votre bilan ?
Je ne m’attendais pas à cette rigueur budgétaire. Cette année, mon budget de fonctionnement a augmenté de 11 % entre la hausse du SMIC, la hausse du point d’indice – deux mesures excellentes – et l’explosion du prix de l’énergie. Nous sommes passés d’une facture de 600 000 euros à 1,9 million.
Dans les mesures que vous avez prises pour limiter cette augmentation, il y a les entrées retirées à la cantine.
Nous avions discuté de ce sujet avec les parents d’élèves : retirer les entrées afin d’éviter une augmentation du prix de la cantine. Ils ont ensuite questionné les autres parents et, dans la majorité, la réponse a été oui. Mon adjointe passe d’école en école afin de vérifier que tous les élèves se portent bien et pour le moment rien à signaler. Et si un jour la majorité des parents veulent la remettre, nous étudierons la question.
Parmi les grands projets, il y a l’aménagement du quartier de la gare Éole. Qu’est-ce que cela va apporter à la ville ?
Ces travaux sont importants et nous avons pu les façonner à notre manière. C’est tout un aménagement qui va permettre de moderniser la gare, de construire des logements – aussi bien des pavillons collectifs que des logements intermédiaires – et d’amener des nouveaux commerces. À terme ce sera un deuxième centre-ville qui s’ajoutera à celui du bourg plus historique.
Puisque vous évoquez le centre-ville, comment gérez-vous la cohabitation avec Family Village ?
Auparavant, il y avait un accord tacite avec la direction pour ne pas ajouter de magasins d’alimentation. Et finalement un LIDL a été implanté. J’ai eu peur que le centre commercial d’Acosta soit impacté mais il semblerait que Carrefour et Aldi soient plutôt les grands perdants. Après nous sommes toujours face à un dilemme, Family Village avait besoin d’un nouvel élan et je ne veux pas qu’il devienne une zone morte.
Quels sont les autres grandes manœuvres ?
Le théâtre de la Nacelle va être en travaux pendant un an. Quand cela sera terminé, j’aimerais bien que le matériel de l’ancien cinéma soit intégré. Ce sera plutôt pour des films d’art et d’essai. L’autre volet qui me tient à cœur est une maison pour les 18-25 ans. Nous travaillons ardemment sur ce sujet avec mon adjoint à la jeunesse, Dimitri Mendy. C’était une promesse de campagne car lorsque je suis allé sur le terrain, les jeunes me disaient qu’Aubergenville est génial pour les gamins, idem quand on est dans l’adolescence avec l’espace jeune 12-17 ans, mais rien après. Nous avons trouvé le lieu, le recrutement est en cours avec un éducateur et un animateur. Ce nouveau lieu de vie leur permettra de se retrouver aussi bien en journée qu’en soirée et d’avoir de l’aide sur les sujets de santé, de l’emploi.
Au sein de la communauté urbaine vous êtes délégué à l’eau et à l’assainissement, une thématique ô combien d’actualité.
Durant ce mandat, j’aimerais que nous réussissions à sécuriser nos canalisations. Par exemple en avril 2022, il y avait eu une casse à cause du chantier Éole à Mantes-la-Jolie dans la matinée et en fin de journée la distribution d’eau était de nouveau assurée. En lien avec la Direction départementale des territoires, nous voulons mettre en place une commission pour mesurer le stress hydrique sur le territoire de GPSEO. Nous avions commencé à traiter cela avec Sylvain Réverchon son directeur (devenu depuis conseiller spécial du ministre délégué aux Outre-Mer, ndlr) et j’attends avec impatience son ou sa successeur car il ne va pas falloir avoir le bec dans l’eau pour répondre à cette problématique. Il faudrait aussi réutiliser les eaux usées, mais là l’Etat devra nous aider.
Enfin votre avis sur GPSEO, régulièrement remise en cause ?
La communauté urbaine souffre de son gigantisme. Aujourd’hui le problème est de gérer les disparités et d’aider certains maires qui ont du mal à trouver leur place. La communauté urbaine est comme un paquebot sur la Mauldre, c’est difficile à manœuvrer mais il faut que nous avancions.