Equiprev, les chevaux comme moyen d’apaisement

Plusieurs fois par an, Equiprev, dispositif du Pôle Enfance Jeunesse, emmène des jeunes aux Chevaux du Préau. Et grâce à sa directrice Victoria et ses animaux, les enfants s’évadent et reprennent confiance en eux.

« J’aimerais que cela dure 1 mois » s’exclame Wassim, un des jeunes inscrits à Equiprev. Depuis 2 ans, le Pôle Enfance Jeunesse du Territoire d’action départementale Seine Aval et ses trois antennes – Mantes-la-Jolie, Les Mureaux, Chanteloup-les-Vignes – embarque plusieurs enfants afin de passer quelques jours auprès de Victoria et de ses chevaux. « Nous voyons les jeunes soit dans notre bureau, soit au sein de leur famille, c’est très institutionnel. Alors que là ils sont dans un cadre apaisant et cela peut libérer leur parole » explique Omar, pilote du projet et référent aux Mureaux, « c’est un véritable outil éducatif pour nous » renchérit Adeline, également pilote et référente à Mantes-la-Jolie. Par ailleurs, ce séjour se déroule lors des périodes de vacances afin d’éviter l’oisiveté des jeunes ou qu’ils restent trop sur les écrans.

Aux Chevaux du Préau, la journée type se déroule de la manière suivante. Victoria commence par présenter les chevaux, une activité anodine qui ne l’est absolument pas : « Ils ont un caractère, comme les êtres humains, ils sentent les émotions. Je ne dis jamais leurs prénoms afin de ne pas influencer le choix des enfants ». Mais il se peut aussi que l’inverse se produise. À l’instar d’une baguette magique, la monture choisit son cavalier.

Toutefois il ne faut pas non plus voir Equiprev uniquement comme une promenade de santé, les canassons pouvant même aider les encadrants. « Par exemple Gucci est très craintif, ce qui est très bien pour les personnes avec des troubles autistiques. Les chevaux sont aussi un guide pour déceler des difficultés motrices car ils bougent ­beaucoup » détaille la gérante.

Face à ces animaux majestueux et puissants, les jeunes sont décontenancés et leurs carapaces se brise : « Un cheval, c’est impressionnant, et les mômes n’arrivent pas à gérer puisqu’ils ont peur. » Mais après avoir fait connaissance, ils en redemandent. Il n’y a qu’à voir comment Mory, Christ et Rami s’empressent d’aller brosser leurs poulains. « Cela nous détend et nous apprend aussi à travailler en groupe » expliquent-ils les uns à la suite des autres. « Cela fait 10 ans que je fais cela, j’ai eu des gamins durs mais, avec moi, ils s’adoucissent » raconte Victoria. Une fabrique à moments suspendus qui permet à tous de s’accrocher à un souvenir agréable lorsque le quotidien n’est pas ­toujours évident.