Franck Fontaine : « 75 % de notre programme a été réalisé »

Chaque semaine, la Gazette en Yvelines donne la parole à un édile de la Vallée de Seine. Aujourd’hui, Franck Fontaine, maire MoDem de Mézières-sur-Seine. Entre le retour de la police municipale et le futur éco-quartier de la gare pluricommunale, l’élu veut faire bouger sa ville.

Après 6 ans dans l’opposition, vous effectuez votre premier mandat. Qu’est-ce que cela fait d’être de l’autre côté de la barrière ?
Être dans l’opposition m’a beaucoup appris car tu n’as pas les services municipaux avec toi pour t’expliquer les tenants et les aboutissants. Donc tu grattes, tu te renseignes. Tu finis alors par maîtriser les sujets comme le plan local d’urbanisme intercommunal ou les finances. Si je n’avais pas été dans ce rôle, je pense que je ne serais pas dans le même état.

Et quel bilan tirez-vous de ces premières années ?
Le maire des Mureaux, François Garay, m’avait dit que lorsque tu accèdes à la fonction de maire, il y a la règle des trois « 2 ». Les deux premières années tu travailles comme un fou afin de mettre en place ton programme, les deux autres tu bâtis et enfin les deux dernières tu inaugures. Nous avons donc appliqué cela et actuellement nous avons réalisé à peu près 75 % de notre programme avec encore beaucoup de projets en cours.

Puisque vous parlez de votre programme, quelles promesses avez-vous tenues ?
En premier lieu la maîtrise de l’urbanisme. À chaque fois nous faisons intervenir nos habitants sur ce sujet afin qu’ils puissent exprimer leurs envies. C’est comme cela que GPSEO a dû redessiner les plans de l’éco-quartier pluricommunal de la gare. Nous avons également retravaillé le commerce de proximité en créant du stationnement. La rue commerçante est passée en zone bleue 1 h avec une carte de résident gratuite afin que mes concitoyens puissent rester 6 h à la même place. Grâce aux nombreuses animations dans la ville, cela a permis de ramener d’autres commerces comme une épicerie, la maison France Service, un tatoueur et une boulangerie alors que depuis 2015 il n’y en avait plus.

Et qu’en est-il des projets de la Ville, notamment le quartier de la gare ?
Nous sommes encore dans la phase administrative. Nous avons déjà obtenu le label Prior’Yvelines et une dotation de 6 millions d’Euros. Maintenant nous rentrons dans le volet phasage et enquête environnementale. Nous voudrions obtenir le plus haut label éco-quartier afin d’obtenir le plus de subventions de la part de la Région. Par ailleurs, nous travaillons sur un énorme festival à Mézières en nous appuyant sur le tissu associatif local et cela pourrait dépasser les frontières du ­département.

L’arrêt de la police communale a fait couler de l’encre. Pourquoi cette décision ?
À Mézières, nous voulions que la police ait plus de responsabilités, avec notamment une plus grande amplitude horaires le soir et un service le week-end. Le commissariat basé à Epône tournait principalement avec des fonctionnaires mézièrois et j’ai donc tiré plusieurs fois la sonnette d’alarme. Je l’ai expliqué à Guy Muller, même si ce choix était unilatéral. Nous allons rapatrier nos équipes et nous attaquer aux problématiques de dépôts sauvages, de braconnage. Je veux une espèce de « garde champêtre + + » qui soit proche de la population.

Vous avez voté également un projet de jumelage en juin dernier ?
Nous n’étions jumelés avec personne et nous recherchions des villes européennes et/ou anglophones. Un de mes élus m’a vendu la Serbie comme un pays ami de la France – notamment avec l’envoi durant la première guerre mondiale de 1 000 hommes sur le champ de bataille de Verdun – et nous avons également une communauté serbe. Ainsi le partenariat avec Uzice est né et nous allons faire vivre ce jumelage principalement culturel. Il y en aura peut-être un autre d’ici la fin de mon mandat avec un pays nordique car ils sont très à cheval au niveau ­environnement et probité politique.

Tout le monde a l’air de s’habituer à GPSEO, est-ce votre avis ?
GPSEO est né d’un mariage forcé avec un accouchement dans la douleur et les anciens élus ont fait ce qu’ils ont pu. Depuis 3 ans, un gros travail a été réalisé. Mais nous sommes tellement nombreux que nous sommes classifiés par groupe politique. Toutefois, j’ai été surpris de la qualité de travail, d’analyse et d’écoute malgré les convictions politiques différentes, ce qui a permis d’aboutir à des bonnes décisions comme la taxe des ordures ­ménagères.