Calcia devait finir cette année le comblement définitif de la carrière de Guitrancourt mais n’a pas réussi à tenir ses délais. « Le volume manquant en matériaux représente 1 163 000 m³, soit 2 326 000 tonnes », précise le cimentier dans les documents de l’enquête publique. La société a alors demandé une prolongation de son autorisation avec une enquête publique se déroulant… du 10 au 24 août, « le moment le plus opportun » ironise Lionel Giraud, maire (SE) d’Issou. L’édile prend alors le sujet à bras le corps et réussit – avec le concours de ses homologues de Gargenville, de Limay et du député NUPES Benjamin Lucas – la prolongation de celle-ci jusqu’au 5 septembre.
Toutefois le problème reste inchangé. Pendant 34 mois, un camion doit passer par la route principale de la commune issoussoise et cela toutes les trois minutes, entre 7 h et 18 h, du lundi au vendredi. « Autour il y a des zones habitées et je ne peux pas me permettre de laisser 20 véhicules par heure provoquer autant de pollution sonore » explique Lionel Giraud, « il y a également un collège et nous devons aussi effectuer des travaux de construction autour de la parcelle LIDL. »
Mais cette prolongation a permis au directeur de l’usine de Calcia de Gargenville, Régis Le Chenadec et le maire d’Issou de se rencontrer : « Nous avons proposé deux solutions. La première, l’utilisation d’un tunnel historique au niveau de Gargenville qui permettrait d’amener l’essentiel des gravats. La seconde, prendre la sortie 11 et passer par des zones industrielles. » L’utilisation du tunnel a également les faveurs de Yann Perron, le maire de Gargenville. Celui-ci a indiqué qu’il ferait tout son possible pour que cette solution soit retenue. Ce qui ne plaît pas à l’association vexinoise de lutte contre les carrières cimentières (AVL3C).
« Ce convoyeur souterrain long de 2,5 km passe sous plusieurs maisons. Un des habitants nous a montré que dans son acte de vente que le tunnel devait être rebouché lorsque la carrière fermerait. Et parfois les vibrations le réveillait » explique Dominique Pélegrin, la présidente de l’association. Une remarque que Yann Perron a balayé d’un revers de main : « Ils ont réussi à vivre 50 ans avec et maintenant que l’affaire est médiatique, je reçois des courriers pour se plaindre des nuisances alors qu’il est à l’arrêt depuis plus de 2 ans. »
Par ailleurs, les ingénieurs bénévoles d’AVL3C se demandent comment cet équipement d’une soixantaine d’années allait se comporter pour remonter les déblais des chantiers du Grand Paris : « La pente est très raide et avant il transportait du calcaire concassé. » Mais l’association ne s’est pas contentée de faire des objections, elle a également proposé de remblayer la carrière à moitié et de réaliser un travail paysager pour rendre le tout convenable. Pour le moment Calcia n’a toujours rien acté et aucune décision officielle n’a été rendue.