Eole Factory Festival : la tête dans les étoiles avec Guillaume Perret

Pour l’ouverture du festival mantais, le saxophoniste a joué au sein d’un quartet lors de la diffusion en ciné-concert de « 16 levers de soleil », documentaire sur Thomas Pesquet dont il est le compositeur.

Comme si le temps s’arrêtait. Dans le documentaire « 16 levers de soleil », du réalisateur Pierre-Emmanuel Le Goff, vient une scène où Thomas Pesquet joue du saxophone, en apesanteur, face à un hublot de la station spatiale internationale. Ce morceau, c’est Guillaume Perret, saxophoniste et compositeur de la bande originale, qui l’a écrit pour lui. « C’était super émouvant, glisse-t-il dans un sourire. Je lui ai envoyé un morceau à enregistrer quand il était dans la station, je lui ai dit d’enregistrer de telle et telle manière, comme un cours de sax à distance. J’aime bien quand on la joue en ciné concert, on est en face avec les sax, comme si on se répondait, j’ai l’impression qu’on joue ensemble ».

Le public de l’Eole Factory Festival a eu la chance de vivre cette expérience unique, le jeudi 7 septembre lors de la soirée d’ouverture de l’événement. Transats sous les étoiles, écran géant et quartet talentueux : les conditions étaient idéales pour se plonger à la fois dans les plans majestueux du documentaire, et dans les envolées de Guillaume Perret, accompagné de son quartet sur scène.

Si ses albums avaient déjà été utilisés pour la musique du premier documentaire sur Thomas Pesquet, baptisé « L’étoffe d’un héros », c’est cette fois une vraie collaboration qui s’est nouée entre le musicien, l’astronaute et le réalisateur. « Comme ça leur avait plu, ils m’ont demandé de faire une création pour ce qu’ils appellent un space opera ». Il faut dire que le mélange des genres de Guillaume Perret, qui fusionne habilement le jazz avec des sonorités électroniques, colle parfaitement à l’œuvre contemplative, parfois onirique, de Pierre-­Emmanuel Le Goff.

« Comme d’habitude je me suis laissé porter par ce que j’ai vu, ce que j’ai ressenti, raconte-t-il à propos de l’écriture de la bande originale. C’est toujours de l’émotionnel. Qu’est-ce que je ressentirais si j’étais là, dans ce scaphandre ? » Le musicien a également adressé une requête peu commune à la NASA et l’Agence spatiale européenne : la possibilité d’obtenir des enregistrements venus tout droit de l’espace. « Il y a certains trucs qui étaient intéressants, des bruits de la station, mais aussi le « chant des planètes », qui sont des fréquences qu’il y aurait dans l’espace, des sons un peu sourds et inquiétants qui donnent une ambiance inspirante ».

Soirée réussie, donc, pour le festival et le saxophoniste annécien, qui aura d’autres occasions de venir dans le mantois, lui l’habitué des prestigieux ateliers Henri ­Selmer.