World Clean Up Day : le ramassage comme éducation citoyenne

Lors du week-end du 16 septembre, plusieurs associations de la Vallée de Seine ont participé au World Clean Up Day. Le nettoyage n’est pas seulement un acte civique, il rentre aussi dans une éducation plus globale des citoyens afin de prendre conscience du monde sur lequel nous vivons.

Aucune raison d’échapper au World Clean up Day cette année dans la Vallée de la Seine, il n’y avait ni pluie, ni canicule, et les événements étaient légion. Beaucoup de communes yvelinoises avaient coché les dates des 16 et 17 septembre qui correspondent également à celle du début de la semaine de l’écologie partout en Europe.

L’opération est savamment orchestrée car son but est d’éviter que les déchets ramassés soient de nouveau triés. Alors, armés de leurs gants et de leurs sacs poubelles, les nombreux bénévoles arpentent un parcours défini au préalable. Il y en a qui prennent le verre, d’autres les mégots… Cela fourmille de partout. Ces déchets viennent s’ajouter aux quelque neuf millions de tonnes d’ordures déversées dans les mers et les océans chaque année. Et si rien n’est fait pour endiguer ce flux, les études scientifiques prévoient qu’il y ait autant de plastiques que de poissons dans les océans en 2050.

De Conflans-Sainte-Honorine à Mantes-la-Jolie, collectifs et citoyens ont manifesté qu’une seule envie : celle de rendre leurs lieux de vie communs propres. À Poissy, ce ramassage citoyen était aux alentours de la gare, aux Mureaux le Parc Molière était concerné tandis qu’à Mantes-la-Ville, c’était dans les quartiers prioritaires de la ville, aux Merisiers et le domaine de la Vallée où l’association École et Cultures était en charge de cela.

Entre 10 et 30 sacs poubelle sont collectés chaque édition par Écoles et Cultures. Crédits : Ecole et Cultures

Ce n’est pas leur coup d’essai puisqu’ils l’organisent depuis 5 ans. « Nous avons plusieurs dispositifs sur lesquels nous accompagnons des enfants sur un volet culturel » explique Ameth Sarr, le directeur, « et nous sommes également intéressés à transmettre à cette nouvelle génération l’intérêt de protéger la nature et la terre sur laquelle nous vivons. »

Durant ce week-end, plus de 200 personnes – souvent des familles venant elles-mêmes avec leurs progénitures – se sont donc retroussées les manches. Et ce sont souvent les plus jeunes qui montrent aux adultes les gestes qui comptent pour la planète : « Ils vous le rappellent sans cesse et ne passent pas par quatre chemins. Ils disent souvent « mettez cela dans cette poubelle » et en plus ils reproduisent ces gestes à la maison. » Le but n’est pas non plus de passer tout le quartier au peigne fin, sinon cela prendrait plus qu’une journée. « Nous avons un parcours et nous nous y tenons ! » clame Ameth. Ce qui ne les empêche pas de remplir entre 10 et 30 sacs poubelles à chaque édition, cela dépend de l’état de propreté à l’instant T. Et le lien entre agir localement pour lutter contre le réchauffement climatique global est constamment rappelé. « Durant chaque ramassage, nous lançons l’avertissement que la planète souffre. » détaille le ­directeur d’Ecole et Cultures.

Même si le World Clean up Day est à destination des petits comme des grands, ce sont surtout les premiers cités qui sont visés : « Nous préparons les citoyens de demain pour qu’ils puissent changer la planète que nous allons leur laisser. » Mais les actions d’Ecole et Cultures ne s’arrêtent pas là pour sensibiliser les jeunes qu’ils accompagnent. Durant toute l’année, ils dispensent des formations sur le tri sélectif, les économies d’énergies, élaborent des jardins partagés et gèrent une recyclerie permettant de collecter des vêtements de seconde main. « Tous nos projets tournent autour de l’environnement. Il y a 10 ans, nous conduisions un projet socio-éducatif mais la question de l’environnement nous parle depuis le début » admet Ameth. Un troisième mot pourrait donc être accolé à École et Cultures comme celui de ­l’écologie.

Les enfants sont le meilleur vecteur pour éveiller les consciences. Nombre d’entre eux ont participé à l’événement, par exemple à Mantes-la-Ville. Crédits : Ecole et Cultures

Toutefois, si le nombre d’actions augmente d’année en année, force est de constater qu’une véritable communication étatique manque à l’appel afin de mieux relayer l’appel des associations qui se mobilisent chaque année. Une communication qui pourrait commencer dès l’entrée au collège puisque c’est à cet âge-là que nous commençons à avoir un petit pouvoir d’achat grâce à l’argent de poche. Enfin, une enveloppe de subvention allouée à ces associations car même si les bénévoles ne manquent pas de volonté, les moyens financiers sont toujours nécessaires. La restitution globale de toutes les actions sera faite le 13 octobre par l’association World Clean up Day France.

Devenez vous-même ambassadeur

Plus de 2300 cleanups ont été organisés dans toute la France pour cette année 2023. Pour rappel, tout commence en Estonie en 2007 avec Rainer Nõlvak, qui crée le mouvement Let’s Do It World. L’année suivante, 50 000 volontaires (soit 4 % de la population estonienne) s’embarquent dans l’aventure afin de nettoyer le pays en quelques heures. Le principe est né. Depuis, le mouvement s’est étendu à 156 pays et a su mobiliser 17,7 millions de citoyens le 15 septembre 2018. Et en 2022, ce n’est pas moins de 190 pays et territoires qui se sont activés.

La sensibilisation autant que l’information restent nécessaires et cette journée mondiale, qui permet de synchroniser les peuples du monde entier pour ce défi, se poursuit pour attirer l’attention de toujours plus de citoyens. Le World Cleanup Day est désormais porté par l’ONG internationale Let’s do it World dont le siège reste en Estonie.

Chacun peut devenir ambassadeur local de World Cleanup Day France. Pour assumer cette fonction, il faut remplir quelques conditions comme : respecter et faire respecter les valeurs du WCD (mouvement citoyen, apolitique, universel, inclusif), un investissement tout au long de l’année, assister à la vie de l’association (séminaires, A.G.). Car l’objectif initial est de réunir 5 % de la population mondiale afin de débarrasser notre planète de ses déchets sauvages.