À la rencontre des élus minoritaires du Collectif 78

Fondé le 14 septembre, le collectif regroupe des élus minoritaires de 36 communes du département afin de faire entendre leur voix. Rencontre avec 3 d’entre eux.

Crédits : Yvon Rosconval

En début d’année 2023, l’élu d’opposition triellois Yvon Rosconval met en place un baromètre de la démocratie locale avec deux membres de l’Association Nationale des Élus Locaux d’Opposition (AELO). « Dans le cadre de l’enquête, j’ai constaté que plusieurs élus des Yvelines m’avaient répondu, observe-t-il. J’ai alors pris contact avec eux, en leur demandant s’ils étaient intéressés qu’on s’organise ». C’est ainsi que le Collectif 78 est né : près de 100 élus, issus d’une trentaine de communes du département, se sont rassemblés pour « renforcer le pouvoir d’intervention et l’accès à l’information des élus minoritaires ». Rencontre avec trois d’entre eux : Stéphane Gauthier (Liste « Unis pour notre ville », à Meulan), Blaise François-Dainville (Liste « Verneuil l’avenir ensemble ») et Dylan Guelton (Liste « Collectif Magnanville »).

Qu’est-ce qui vous a motivé à ­rejoindre le collectif ?
D. G. : C’est intéressant d’avoir des échanges avec les autres oppositions pour s’entraider au niveau local. Ce que le collectif met en avant peut être un atout pour rencontrer les forces institutionnelles.

B. F-D. : Je trouvais qu’il y avait un besoin d’entraide et de lien social entre les élus minoritaires, et un besoin de créer des contacts au niveau local. L’idée était de se rencontrer, de partager les difficultés rencontrées et d’essayer de trouver des solutions pour améliorer les conditions de l’exercice de la vie municipale.

S. G. : Je pense que c’est une bonne idée de se rassembler, parce qu’on rencontre tous les mêmes problèmes à notre échelle : peu de représentativité, et un manque de moyens pour communiquer.

Croyez-vous au potentiel de cette initiative ?
D. G. : Je pense que ça peut faire bouger certaines lignes. Quand on voit l’enthousiasme des élus d’opposition pour peser, ça peut faire ­avancer les choses.

B. F-D. : Il y a une dynamique qu’on sent forte, le contact est positif. La croissance en l’espace de 2-3 mois est très forte, puisqu’on arrive à 100 personnes qui sont d’accord à l’idée de participer à un lieu d’échange, et de contribuer à un socle d’une quinzaine d’idées qu’on a voulu ­synthétiques.

S. G. : Plus on est nombreux, plus on a de chances de porter notre message. Quand on interpelle certaines autorités, comme le Préfet, c’est plus facile quand on fait partie d’une structure importante.

Dans quelle mesure avez-vous été confronté à un manque de représentativité dans votre commune ?
D. G. : Aujourd’hui, on se retrouve avec 7 élus face aux 32 de la majorité malgré des scores similaires lors des élections. Il y a aussi l’absence de commission municipale par rapport aux finances, au sport, ou à la culture, car elles ne sont pas obligatoires.

B. F-D. : À Verneuil, on a perdu de 32 voix, pourtant la majorité a 23 sièges et nous 6. L’écart est assez fort entre l’expression du suffrage et la réalité au sein du conseil.

S. G. : Notre seule tribune d’expression, c’est 600 signes dans le magazine municipal. Nous sommes un groupe de 5 élus, tout ce qu’on pourrait faire en terme de communication, hors réseaux sociaux, c’est sur nos deniers personnels.