Licenciée après une pétition des voyageurs de l’aire d’accueil, l’ex-gardienne témoigne

Suite à une pétition des gens du voyage adressée à la société de gestion de l’aire d’accueil de Limay, une salariée a été licenciée de son poste. Elle dément cependant les accusations proférées à son encontre.

Tout part d’une pétition, signée par des gens du voyage usagers de l’aire d’accueil de Limay, et adressée à la direction de L’Hacienda, société gestionnaire des lieux. Une lettre dans laquelle sont adressées des plaintes à l’encontre d’une désormais ex-salariée de l’aire. La liste des griefs est longue : elle aurait « enfermé des enfants dans son bureau pour les punir », « pénétré dans les espaces privatifs des voyageurs », ou encore « coupé les chauffe-eau le soir » avant de quitter les lieux.

Des accusations que nie en bloc l’intéressée, qui a depuis été licenciée suite aux signalements mentionnés dans la pétition. « Je n’étais pas au courant de cette pétition, assure-t-elle. Ce sont les mêmes personnes à qui j’ai dû faire de ­nombreux rappels au ­règlement ».

L’ancienne gardienne assure que la pétition est de l’initiative d’une minorité des usagers de l’aire. « La majorité des voyageurs m’a toujours respecté, moi et le règlement, raconte-t-elle. Ils me disaient que j’étais parfois dure, mais ils savaient que c’était pour faire respecter le règlement. Ils en avaient assez des tensions provoquées par deux ou trois familles : il y avait beaucoup d’alcool, de la drogue, de la musique très forte jusqu’à pas d’heure, avec les chiens qui divaguent… Dès l’instant qu’on fait des rappels au règlement, ça ne leur plaît pas ». L’ex-salariée avait déjà fait l’objet d’une mise à pied conservatoire au mois de décembre 2022, suite à des signalements proférés « par les mêmes personnes ».

L’intéressée s’est dite particulièrement touchée par certaines accusations proférées à son encontre, dont celle mentionnant des punitions envers les enfants. « C’est du grand n’importe quoi, je ne me serais jamais permise de punir qui que ce soit, clame-t-elle. Ma porte, elle était ouverte, les enfants rentrent, sortent, m’empruntent des feuilles pour dessiner… Les ados venaient même pour profiter du réseau, pour jouer en ligne ! »

Celle qui assure « être dans le collimateur » de son entreprise a engagé une procédure prud’homale. « Je ne remettrai jamais les pieds sur une aire d’accueil après ce qu’il s’est passé. Je suis fatiguée. Je veux prendre le temps. Quand je suis arrivée en 2018 j’ai trouvé une aire d’accueil qui était une déchetterie à ciel ouvert. Alors j’y ai mis toute ma sueur, toute mon âme ».

De son côté, la société L’Hacienda reste ferme et, par la voix du président du groupe SINEO Richard Arnould, rappelle que l’ancienne gardienne des lieux « a déjà été sanctionnée en début d’année pour des faits similaires, non pas par une pétition à la légère mais un signalement de l’association Asnit qui accompagne les gens du voyage ». « Son comportement semblait vouloir changer, mais malheureusement, ça s’est reproduit dans des faits beaucoup plus graves, ajoute-t-il. On a donc pris nos responsabilités en adoptant, avec la direction des ressources humaines, des mesures ­disciplinaires ».