Personnel communal : l’hémorragie continue

Au moins 70 départs parmi le personnel communal auraient été enregistrés en mairie depuis le retour de Raphaël Cognet aux manettes. Au point de rendre la ville infiniment moins efficace dans les services rendus aux Mantais.

Du jamais vu depuis presque 30 ans en mairie de Mantes-la-Jolie. Seize mois après son retour après une parenthèse de cinq mois, Raphaël Cognet ne peut que constater les dégâts, impuissant à garder le personnel communal. Environ 70 agents ont pris le large, lassés du traitement qui leur est réservé, des menaces à peine voilées, de perspectives professionnelles qui se bouchent ou d’un manque de directives claires qui font de cette administration un paquebot ivre. « Il ne faut pas se cacher et c’est pourtant ce que je fais en acceptant de témoigner de manière anonyme, cette mairie est devenue un vaste bazar et je reste polie raconte une fonctionnaire aguerrie. Je n’ai jamais vu ça. Tout le monde se demande le matin ce qui va lui tomber dessus. Entre les instructions contradictoires car c’est un coup la DGS, un coup Madame Hervieu (Ndlr : première adjointe au maire), une autre fois le directeur de cabinet de Monsieur le maire, on ne sait plus à quel saint se vouer ».

À eux seuls, les propos de cette fonctionnaire démontrent bien l’hémorragie dont est victime l’administration communale. Non seulement l’encadrement a été totalement étêté avec le départ rapide de la Directrice générale des services et de directeurs généraux adjoints quelques semaines seulement après le retour de Raphaël Cognet, mais nombre de collaborateurs moins diplômés mais indispensables à la bonne marche de la ville ont aussi pris la tangente. « Certaines de mes collègues étaient très précieuses car elles connaissaient leurs tâches sur le bout des doigts, confirme la fonctionnaire. Aujourd’hui, les remplaçantes sont inexpérimentées et comprennent vite où elles sont tombées. Les plus jeunes s’interrogent. C’est partout comme ça ? À peine arrivées, elles songent à partir ».

En attendant, ce sont les Mantais qui font les frais de cette gestion chaotique du personnel communal. Pour reprendre la philosophie d’un spécialiste de la fonction publique territoriale : « Les agents, c’est quand on n’en entend pas parler que ça ­fonctionne le mieux ».