Avec Mikael de Poissy, le tatouage s’invite à l’Académie des Arts et des Lettres

Mikael de Poissy a été décoré de la médaille de Vermeil ce samedi 14 octobre, faisant de lui le premier tatoueur à devenir Commandeur des Arts et des Lettres.

Crédits : nidhal marzouk

« On peut au moins se dire que le tatouage est reconnu comme un art à part entière ». C’est non sans émotion, et avec une certaine fierté, que Mikael de Poissy est allé récupérer sa médaille de Vermeil à l’hôtel Intercontinental, samedi dernier. Le célèbre tatoueur, également directeur de la rédaction de Tatouage Magazine mais aussi collectionneur, est devenu le premier représentant de sa discipline a être reconnu par l’Académie des Arts et des Lettres. Et même s’il voit aussi cela comme un accomplissement personnel, il pense surtout à ce que cette distinction va apporter au monde du tatouage. « Ce n’est pas que symbolique, parce que je laisse la porte ouverte derrière moi, souligne-t-il. C’est la première fois que le tatouage entre par la grande porte, les mentalités évoluent ».

Si ses 30 ans d’expérience et d’expertise dans le milieu ont attiré l’attention de l’Académie, c’est surtout son style bien identifié et faisant honneur à l’histoire de France qui lui ont permis de se distinguer : car quand on pense à Mikael de Poissy, on pense aux spectaculaires vitraux qu’il tatoue sur la totalité du dos de ses clients. « Quand le métier a commencé à se spécialiser il y a 15-20 ans, j’ai pris la décision de choisir un style, se rappelle le Pisciacais de naissance. Mon amour pour l’histoire de France a fait que je me suis tourné vers le côté historique, puis vers le vitrail à force d’avancer dans mon style et de me chercher ».

C’est non sans émotion, et avec une certaine fierté, que Mikael de Poissy est devenu à jamais le premier tatoueur à être distingué par l’Académie des Arts et des lettres. Crédits : nidhal marzouk

Sa clientèle vient aussi bien de l’Hexagone que des 4 coins du monde. Souvent des férus d’histoire, comme lui. En témoigne son voyage à Jérusalem, en juillet, où il est allé tatouer des pèlerins. C’est également à l’issue de ce séjour qu’il est devenu l’ambassadeur français des tampons de tatouage de la famille Razzouk.

Malgré ses nombreux projets en route, celui qui se fait appeler « Monsieur de Poissy » par ses clients venus de l’étranger à néanmoins un regret : ne pas pouvoir exposer son immense collection dans sa ville natale. « La municipalité n’est jamais venue me voir, alors que dans le milieu du tatouage, quand tu parles de Poissy, tout le monde connaît, confesse l’artiste, amer. J’aime ma ville, j’en suis fier, j’aurais adoré y faire un petit musée du tatouage, ou une simple exposition permanente sur deux vitrines ». En attendant, l’artiste poursuit l’écriture de son livre sur l’histoire du tatouage en France, des années 1800 à 1960.