Durant toute l’année, la classe SEGPA du collège Galilée de Limay se prépare à la vie professionnelle en réalisant des travaux manuels. De la cuisine, de la menuiserie et pour ce mois d’octobre, de la couture. Sous l’impulsion de leur professeur, Leïla Lybeer, Matys, Sokona, Yacine, Awa et Keylian vont confectionner des bonnets pour des personnes atteintes du cancer du sein. Une initiative portée par l’association « Mon Bonnet Rose » qui a lancé ce challenge car les accessoires de chimiothérapies sont mal remboursés. En effet, l’Assurance Maladie n’en prend en charge que trois jusqu’à 20 euros, avec un prix de vente total ne pouvant dépasser les 40.
Pour les réaliser, de nombreux t-shirts ont été collectés puis découpés pour servir de base aux couvre-chefs. Il faut un peu de patience pour que le tout prenne forme, ce qui est déjà trop pour Matys : « Dans la vie je ne suis pas patient, même mon père me le dit. » Tous suivent minutieusement les indications notées par leur professeur. Rejoindre les épingles présentes sur la bande avec celles présentes sur le disque de tissus, puis assemblez le tout avec une autre. Et même s’il y a parfois des « je n’ai pas compris madame », les jeunes adolescents font preuve de persévérance. « C’est trop beau » s’exclame Sokona lorsqu’elle finit le sien, « je m’en souviendrai toute ma vie ». Puis le travail reprend de plus belle, la tomate circulant de petites mains en petites mains.
L’intégralité de la classe est heureuse de « pouvoir redonner le sourire à des gens qui ne savent pas s’ils vont survivre » et c’est aussi pour eux un moyen d’être fier de leur travail. Chacun est conscient de la stigmatisation dont est victime leur section à cause des blagues ou des films. « Les autres nous prennent pour des cons » lance Awa, « de toute façon nous sommes là car nous n’avons pas le choix » renchérit Keylian. Quant à Sokona, qui souhaite devenir infirmière, voir que le chemin sera long la décourage. « Il le sera mais il faut s’accrocher si c’est ton rêve » l’encourage Leïla Lybeer. Ces enfants ne demandent donc qu’une chose : croire en leurs capacités.