Que retenir de l’échange entre Laurent Brosse et l’opérateur SFR-XPFibre ?

Le maire de Conflans-Sainte-Honorine a échangé, pendant près d’une heure sur Youtube, avec le délégué régional Île-de-France de SFR-XPFibre, Jean-Claude Brier. L’objectif ? Répondre aux questions des habitants concernant les dysfonctionnements de la fibre optique dans la commune.

Plus d’une centaine de questions ont été envoyées à la Mairie de Conflans-Sainte-Honorine, après l’annonce d’une rencontre entre le maire, Laurent Brosse, et l’opérateur SFR-XPFibre le 20 octobre dernier. Il faut dire que le sujet de la fibre optique préoccupe de nombreux habitants, abonnés aux instabilités de connexion depuis des mois désormais. Cette rencontre entre l’édile conflanais et Jean-Claude Brier, délégué régional Île-de-France de SFR-XPFibre, était censée apporter des réponses aux nombreuses interrogations des Conflanaises et Conflanais. Pari réussi ? Pas certain.

Conflans, pas un cas isolé
Le premier enseignement de cet échange, ce sont les chiffres avancés par Jean-Claude Brier : 95 % des volumes de prises optiques fonctionnent bien en France, et 5 % posent problème. Manque de pot, Conflans-Sainte-Honorine en fait partie. Et à en croire l’opérateur d’infrastructures, qui tente ici de relativiser, la commune yvelinoise ne fait pas partie des moins bien loties. « Je ne dirais pas que la ville de Conflans est moins touchée que les autres, mais elle est quand même moins touchée ». D’autres communes du territoire sont en effet victimes des mêmes problématiques : Achères, Limay, Carrières-sous-Poissy ou encore Ecquevilly, pour ne citer qu’elles, ont rencontré des problèmes de réseau au cours des derniers mois.

La question des interventions
Vient alors le nœud du problème : le manque de synergie entre les différents acteurs de la filière, de l’opérateur d’infrastructures aux techniciens de terrain en passant par les opérateurs commerciaux comme SFR, Bouygues ou Orange. « Le problème, c’est que les sous-traitants ont tant de branchements et de réparations à faire par jour qu’ils bâclent les comptes-rendus », explique Jean-Claude Brier. Un désordre qui serait donc provoqué par un « manque de professionnalisme » des techniciens qui effectueraient « approximativement » les branchements pour aller plus vite. La solution ? Une nouvelle méthode de rémunération. « Le sous-traitant est rémunéré au raccordement effectif, mais chez SFR, cette rémunération tombe quand le raccordement est stable, au bout d’1 semaine ou 15 jours. Ce que l’on veut, c’est éviter de rémunérer le sous-traitant le jour J, sans savoir comment il a fait son raccordement qui finalement ne sera pas stable car il aura pris la route de quelqu’un ». La filière met également en place un « compte-rendu d’intervention » que doivent remplir les techniciens, avec des photos prises avant, pendant et après les branchements. « Avec l’IA, on va pouvoir retracer leur parcours et détecter si les photos sont prises au bon endroit, à la bonne heure », ajoute Jean-Claude Brier.

Quelles alternatives ?
Usés par les dysfonctionnements du réseau, certains habitants s’interrogent même sur la possibilité de revenir à un abonnement par ADSL. Une solution difficilement envisageable selon le délégué régional IDF de SFR-XPFibre. « Dans les faits, cela doit être possible, sauf que sur les portails clients des opérateurs commerciaux, ce n’est pas l’offre proposée. On ne va donc pas proposer des services cuivres alors qu’on est en train de l’éteindre. On a produit un réseau fibre très rapidement. Il faut corriger tous les effets industriels de par cette production de masse qui fait que sur 5 % des prises on a des problèmes majeurs ». En attendant, les abonnés victimes de dysfonctionnements doivent toujours se consoler avec des clés 4G fournies en compensation par les opérateurs commerciaux.