C’est désormais un secret de polichinelle, la majorité municipale n’est qu’une somme d’individualités qui n’a d’équipe que le nom. Entre les tiraillements entre élus avec deux adjointes qui ont bien failli en venir aux mains récemment, séparées in-extremis par un troisième, l’éviction d’un autre adjoint Michaël Bordg en l’occurrence, le départ du groupe de Graziella Sevin puis d’autres défections à venir, la fin de l’année risque d’être celle de tous les risques pour la formation majoritaire. Comme l’a si bien dit Jacques Chirac dans une tirade digne des Tontons Flingueurs : « Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille ».
Visiblement, Raphaël Cognet n’a pas vu venir l’outil législatif dont les 11 opposants pourraient faire usage dans les prochaines semaines, le vote secret qui oblige l’assemblée à assurer la confidentialité du scrutin sur tous les votes de l’ordre du jour. Mal à l’aise avec la liberté de vote, laquelle a conduit au départ de Graziella Sevin, espionnée jusqu’à son expression démocratique, le maire n’aurait pas d’autre choix que de l’appliquer comme l’explique si bien l’article L. 2121-21 du code général des collectivités locales. Ce texte prévoit pour un conseil municipal « que le vote a lieu au scrutin public à la demande du quart des membres présents et qu’il est voté au scrutin secret lorsqu’un tiers des membres présents le réclame. Ces dispositions sont issues de l’article L. 121-12 du code des communes, qui précisait qu’il est voté au scrutin secret « toutes les fois » que le tiers des membres présents le réclame ».
Petite cause, grande conséquence, la bascule de Graziella Sevin qui a rejoint Michaël Bordg dans l’opposition autorise la demande de l’opposition pour un vote secret. Désormais, en additionnant les voix des 7 membres du groupe Mantes Unie pour l’Avenir conduit par Jean-Luc Santini, les 2 voix de deux élus précités auxquelles s’ajoutent potentiellement celles du Printemps Mantais avec Guillaume Quevarec et Audrey Hallier et le chiffre indispensable de 11 est atteint. D’autant plus facilement si la majorité n’affiche pas complet avec ses 32 élus.
Potentiellement concernant le groupe du Printemps Mantais car si Guillaume Quevarec assume son rôle d’opposant, on a pu le constater lors du dernier conseil municipal quand il s’est insurgé des propos tenus par la première adjointe Edwige Hervieux, que dire d’Audrey Hallier absente ce jour-là ? Une Audrey Hallier qui assume avec un certain aplomb son amitié avec les membres les plus droitiers et conservateurs de la majorité municipale.
« Depuis les mandatures antérieures à celles de Paul Picard (Ndr : ancien maire socialiste de Mantes-la-Jolie entre 1979 et 1995), la ville n’avait pas connu une opposition aussi nombreuse » se souvient un fin connaisseur de la vie politique locale : « Il reste deux ans et demi de mandat à Raphaël Cognet mais à ce rythme-là, ça risque d’être très long ».