Carole Philippe dénonce l’insulte de Raphaël Cognet à la justice

Trop c’est trop ! Après réflexion, l’élue d’opposition a décidé de saisir la Procureure de la République de Versailles après des propos tenus fin juillet à son encontre par le maire, les considérant dégradants et insultants. Alors que deux autres signalements sont déjà sur la bureau de la magistrate.

Carole Philippe ne décolère pas ! Traitée de « vierge effarouchée » par Raphaël Cognet lors du conseil municipal du 27 juillet dernier, elle a décidé de porter à la connaissance de la Procureure de la République de Versailles les faits qui figurent au procès-verbal de la réunion. Dans le communiqué parvenu à notre rédaction, l’ex-adjointe au commerce relève que : « Pendant cette séance, Raphaël Cognet a utilisé publiquement l’expression dégradante et insultante de « vierge effarouchée » à mon encontre dans le but de dénigrer ma participation à l’échange en cours ». Carole Philippe estime que : « Raphaël Cognet a agi de façon délibérée puisqu’il a précédé son propos par l’utilisation de cette formule : « si j’ose une expression un peu triviale… » ».

Pour l’élue mantaise qui n’a jamais compté son temps ni son énergie pour défendre les commerçants de sa ville : « Ses propos sont manifestement contraires aux principes d’égalité entre les sexes et constituent une violation flagrante de la loi du 1er avril 2023 relative à la lutte contre le sexisme ».

Si elle admet : « que la contradiction lors d’un débat en conseil municipal constitue une des composantes de notre démocratie locale, elle doit trouver ses limites là où démarrent les attaques insultantes. Le 27 juillet, ces limites ont été franchies par Raphaël Cognet. L’autorité que lui confèrent ses fonctions ne l’autorise pas à enfreindre la loi ».

Carole Philippe s’est donné aussi le temps de la réflexion avant de riposter devant la justice : « J’ai été blessée et humiliée par cet incident et ce n’est qu’en relisant le compte rendu du conseil municipal concerné que j’ai revécu cette scène très pénible qui m’a déterminé à déposer plainte ».

La procureure de la République de Versailles Maryvonne Caillibotte a désormais sur son bureau trois signalements en provenance d’élus d’opposition à propos des agissements de Raphaël Cognet. Le dernier en date est celui que nous venons d’évoquer. Deux autres ont été faits en décembre 2021.

Dans leur courrier de l’époque, les élus mantais signalaient deux faits pouvant potentiellement faire l’objet de poursuites. Notamment l’utilisation d’un véhicule de la ville à des fins personnelles. Rappel des faits :

– Raphaël Cognet a fait passer commande d’une Peugeot 5008 7 places pour un prix supérieur à 40 000 euros financée par la ville de Mantes-la-Jolie.

– Cette commande est alors assortie d’une exigence : que le véhicule soit expressément livré avant le 14 juillet 2021.

– Début août 2021, M. Raphaël Cognet part en vacances avec son épouse et ses quatre enfants avec le véhicule de la ville.

Les élus considèrent que : « ­Raphaël Cognet ne pouvait pas ignorer l’utilisation abusive du véhicule mis à sa disposition par la ville de Mantes-la-Jolie pour deux raisons au moins : lors d’un rapport porté à sa connaissance, la Chambre Régionale des Comptes (CRC) d’Île-de-France lui avait déjà adressé une remarque sur un sujet similaire et il avait été contraint de rembourser des dépenses de carburant sur ses propres deniers ».

Un autre signalement concerne la passation de marché avec la société IDEAL.

Pour mémoire, les élus signalent les faits suivants : « En 2020, la ville de Mantes-la-Jolie passe un contrat d’un montant compris entre 500 000 et 600 000 euros avec la société IDEAL (Institut Développement Échecs Animation Loisirs) afin de réaliser des animations autour des échecs pour les jeunes scolaires mantais. Ce contrat qui court sur 4 ans concerne 15 classes soit environ 450 jeunes par an. Le coût de l’activité est donc compris entre 277 et 333 euros par jeune et par an ».

Mais là où le bât blesse c’est que le courrier dénonce le fait que : « Joueur d’échec assumé, Raphaël Cognet connait personnellement Bachar Kouatly, le propriétaire de la société IDEAL jusqu’à sa cession à son fils Samy et président de la Fédération Française d’Échecs entre 2016 et 2020 ».

« Et que le 19 octobre 2019, le site internet du Chess Museeum Moscow (Musée des Échecs de Moscou) installé au siège de la Chess Fédération of Russia (Fédération russe d’échecs) en apporte la preuve irréfutable. Il publie une photo illustrant la visite de Raphaël Cognet dans les lieux en compagnie de Bachar Kouatly et de Davis Ros, maire (PS) d’Orsay (Essonne) et membre du Comité Directeur de la Fédération Française d’Échecs ».

Entre temps, le journal Le Monde publie un article évoquant le mélange des genres entre Bachar Kouatly, président de la FFE et ses fonctions de patron de société, les deux activités étaient particulièrement perméables.

Les élus mantais rappellent que « La plainte et les révélations du journal du soir étant antérieures au déplacement de Raphaël Cognet dans la capitale russe, ce dernier ne pouvait pas ignorer les soupçons qui pesaient sur Bachar Kouatly, notamment un fâcheux mélange des genres entre sa présidence de fédération et le développement en parallèle de son entreprise commerciale ».

Désormais, il revient à Maryvonne Caillibote d’estimer la suite à donner à ces trois signalements. Le droit est limpide : soit elle décide des poursuites et veille à l’application de la loi. Soit elle prend une décision de classement sans suite. Il n’y a alors ni enquête, ni procès, ni mesures alternatives aux poursuites. En revanche, elle se doit de motiver le motif pour lequel elle a pris une décision de classement.

Il faudra donc s’armer de patience pour savoir quel sort la procureure de la République de Versailles ­réserve à Raphaël Cognet.