La troisième sera la bonne ? C’est ce qu’espère aussi bien Catherine Arenou, la maire de Chanteloup-les-Vignes, que Fabienne Lambert, responsable de l’antenne départementale des Restos du cœur. Depuis que le Carrefour Market a fermé ses portes – une stratégie de la maison-mère consistant à se recentrer sur les gros supermarchés – le 57 rue d’Andrésy n’avait aucun nouveau locataire. « Ils (les dirigeants de Carrefour, Ndlr) nous ont proposé 8 ou 9 projets, certains indécents comme des logements privés de mauvaise qualité » raconte l’édile chantelouvaise. Mais la doctoresse ne s’est pas laissée abattre et après des négociations abruptes, a pu acheter le bâtiment pour une somme aux alentours du demi-million d’euros il y a 1 an. À partir de ce moment-là, la solidarité aperçue au niveau nationale envers l’association fondée par Coluche s’est également manifestée au niveau local.
La Mairie laisse les Restos du Cœur occuper le bâtiment de manière gratuite et les partenaires historiques ont mis la main à la poche pour « que les bénéficiaires puissent être accueillis de manière correcte » tonne Catherine Arenou. Bouygues Immobilier a donc mis 5 000 euros sur la table, AXA 30 000 euros. Quant à la direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités, c’est 20 000 euros qui sont sortis des caisses de l’Etat. « Nous vous en remercions tous car sinon nous étions à la rue » déclare Fabienne Lambert. Une situation extrême qu’il ne fallait pas atteindre puisque les 46 bénévoles de l’antenne chantelouvaise ont aidé 450 personnes – dont 20 bébés – en servant 2 000 repas par semaine.
Claire, l’une des bénévoles de ce centre, réalise la visite du « local le plus beau des Yvelines ». Et finalement, il peut y avoir des similitudes dans la manière de gérer cet ancien Carrefour Market : « Nous pouvons avoir les mêmes contrôles que pour les supermarchés. » Les stocks sont assurés principalement par l’antenne nationale mais celle de Chanteloup a déjà vu de beaux élans de solidarité depuis son ouverture en septembre. « Nous avons une femme qui est venue nous ramener pour environ 150 euros de courses afin d’apprendre la solidarité à ses enfants. » raconte-t-elle enjouée.
La 39ème campagne doit commencer dans 10 jours et Fabienne Lambert sait déjà que de nombreuses personnes vont encore passer les portes de ce centre à cause de la précarité. Avec une seule peur, celle de battre le triste record de l’année dernière avec plus de 80 000 repas distribués par semaine dans les Yvelines.