Entre le maintien à domicile et l’admission en établissement médicalisé, il existe une multitude de solutions d’habitat-services adaptées à des besoins spécifiques. C’est ce que voulaient démontrer les intervenants de la conférence « les nouvelles solutions d’habitat-service » lors du salon E-Tonomy qui se déroulait à l’Oxygen Factory le 14 novembre. Mais pour cela, il faut parfois aller au-delà des préjugés comme ceux sur le handicap psychique. Aurélien Lhermitte, de l’association Fratries, propose une collocation inédite à Nantes depuis 1 an : cinq jeunes avec un handicap mental (trisomie 21, troubles du spectre autistique) partageant leur quotidien avec cinq jeunes actifs, le tout épaulé par un responsable de maison. Toutefois, il utilise un stratagème pour attirer les travailleurs.
« J’ai mis l’annonce sur le Bon Coin avec la description suivante : belle maison bien décorée » détaille-t-il, « et comme le loyer est attractif, j’ai reçu plein de coups fil. » À partir de ce moment-là il précise à son interlocuteur la particularité de cette collocation. Et « même s’il y a des peurs », l’expérience est pour le moment une franche réussite. Cependant, si cela fonctionne correctement, c’est aussi parce que les futurs colocataires doivent être cooptés par les personnes en situation de handicap afin d’être sûr que l’harmonie se fasse.
Du côté de Gary Martins, directeur des opérations « Chez Jeannette », son habitat partagé est intergénérationnel, entre seniors et étudiants : « L’idée est de construire un projet pour chacun. Ils veulent forcément des services importants car ils quittent leur maison dans laquelle ils ne peuvent plus vivre. ». Par ailleurs, 94% des retraités ne se sont jamais renseignés sur les adaptations possibles or une aide étatique va bientôt faire son apparition. À partir du 1er janvier 2024, les particuliers pourront utiliser « Ma Prime Adapt’ », un chèque dédié aux travaux d’adaptation d’un logement à la perte d’autonomie.
Une responsabilité mais aussi collective puisque durant le colloque sur les quartiers politique de la ville le 21 septembre à Chanteloup-les-Vignes Mohammed Malky, responsable pole habitat adapté et inclusif de l’agence Autonomy clamait que « 92 % des personnes veulent vieillir chez eux alors L’ensemble des volets – logement, urbanisme, sécurité et santé – doit être étudié dans les futures constructions. »