Le tribunal administratif suspend l’euthanasie du chien mordeur

L’american staff avait mordu un bébé le 7 septembre à Magnanville, avant d’être placé dans un refuge. Si la Mairie n’a pas souhaité s’engager sur le sort du canidé, le Préfet a pris un arrêté pour demander l’euthanasie dans un délai de deux mois. Une décision déboutée par les juges du tribunal administratif de Versailles.

Faut-il euthanasier Skaar, le chien qui avait mordu un bébé de deux mois en septembre dernier, ou bien le restituer à sa propriétaire ? Michel Lebouc, maire de Magnanville, a préférer laisser à l’État la responsabilité de décider du sort de l’american staff, placé dans un refuge depuis bientôt 3 mois. La décision est finalement tombée le lundi 20 novembre : le Préfet des Yvelines Jean-Jacques Brot a fait le choix d’euthanasier l’animal, et ce dans un délai de deux mois, « compte tenu que le risque de récidive ne peut être écarté ».

Seulement voilà, quatre jours et un recours en référé de la propriétaire plus tard, le sort de Skaar bascule à nouveau : le tribunal administratif de Versailles suspend l’arrêté du préfet qui condamnait l’animal, et a demande à Jean-Jacques Brot de « réexaminer la situation du chien dans un délai de 15 jours ». Un énième rebondissement dans ce dossier qui déchaîne les passions : une poignée de personnes s’était réunie devant les grilles le lendemain de la décision du Préfet, le mardi 21 novembre. « Je reconnais ma faute pour ne pas avoir muselé mon chien ce jour-là, avait déclaré la propriétaire de Skaar dans un communiqué où elle présentait sa version des faits. Mais mon chien mérite une seconde chance, et surtout, la loi doit être appliquée de manière équitable. En l’occurrence, mon chien a été évalué par deux vétérinaires sanitaires comme non dangereux. Il n’y a pas de danger grave et immédiat ».

Près de 10 000 personnes ont également signé une pétition intitulée « Sauvons Skaar de la peine de mort ». Une autre intitulée « Urgent : non à l’euthanasie de Skaar » a, elle, mobilisé plus de 20 000 signataires, remettant cette fois en cause l’éducation de la propriétaire. Même la mère de l’enfant mordu a déclaré ne pas vouloir la mort du chien, bien qu’elle soit contre le fait qu’il soit remis à sa propriétaire.

Pour rappel, le chien avait mordu le petit Ayden au niveau de la cuisse droit et de la fesse, près de la médiathèque de Magnanville. Le bébé a ensuite été transféré à l’hôpital Necker, à Paris, où il a été opéré puis hospitalisé pendant une semaine.