Depuis l’incendie de son appartement, le calvaire d’une Meulanaise

Mère de trois enfants, Sabel a vu son appartement de Meulan-en-Yvelines détruit par un incendie. À la rue depuis juin, elle se bat avec le bailleur social SERGIC pour être relogée.

Dans la nuit du 29 au 30 mai, aux alentours de 3 h du matin, Sabel a tout perdu. Dans son appartement HLM situé au 17 quater avenue du Maréchal Joffre à Meulan-en-Yvelines, un incendie se déclare au deuxième étage, là où la mère et ses trois enfants sont censés dormir. Heureusement pour eux, ils étaient tous en vacances, « sinon nous serions tous morts ». Les flammes ravagent toute cette partie et Sabel perd tout. Des photos, des tissus africains de bonne qualité et tout un tas de documents administratifs. Son assurance habitation la loge durant 10 jours dans un hôtel situé à Cergy mais elle se retrouve sans domicile fixe à partir du 10 juin.

Ils dorment dans la voiture encore présente dans le garage de l’appartement incendié, dans des conditions précaires. Ayant déjà une maladie touchant son système digestif, Sabel voit son état s’aggraver et se fait opérer à l’hôpital de Meulan-les Mureaux en octobre. Dorénavant elle vit avec une stomie digestive. Son médecin, le docteur Khedim, stipule dans un courrier que dans le cadre de la continuité des soins, il faut obligatoirement que la Meulanaise puisse rentrer dans un logement adapté à son état de santé. « Je ne peux pas rester indéfiniment vivre dans les hôpitaux » s’exclame-t-elle. Actuellement elle vit chez une connaissance aux Mureaux et ses enfants sont dans la région chez sa sœur.

Elle met alors en cause son bailleur social, SERGIC. Celui-ci avance que plus aucun contrat ne les lie depuis 2016, lorsque Sabel ne pouvait plus payer ses quittances de loyers. « Le document existe mais je ne l’ai jamais reçu » se défend-elle, « et surtout la Préfecture a effacé ma dette de 5 000 euros. Depuis, je n’ai eu aucun autre problème d’impayé » De plus, SERGIC a demandé des quittances de loyer jusqu’en octobre puis a demandé à Sabel de déménager toutes ses affaires. « Comment pourrait-il ne plus avoir de contrat alors qu’il me demande tout cela ? » s’insurge la mère de trois enfants. Selon elle et son interprétation de la loi, le bailleur a l’obligation de reloger le locataire en cas d’incendie et la Meulanaise sait par des connaissances que des appartements type T4 et T5 appartenant à SERGIC sont disponibles à proximité de son ancien lieu de résidence.

De son côté SERGIC confirme que son bail a été résilié par jugement du Tribunal de Poissy, le 17 juin 2016. Depuis cette date, ce sont des indemnités d’occupation qui lui sont facturées et non un loyer, puisqu’elle est sans droit ni titre. Par ailleurs, le bailleur social affirme que «dans de telles circonstances, le relogement du locataire revêt de la responsabilité de la compagnie d’assurances du locataire », démarche dont ils ont fait part à Sabel lors de la survenue de l’incendie.