Nouvel épisode dans le feuilleton du « Pont d’Achères ». Le projet, qui vise à construire une double voie et un nouveau franchissement de la Seine pour relier la RD 30 et la RD 190, pour les communes d’Achères, Carrières-sous-Poissy, Chanteloup-les-Vignes, et Triel-sur-Seine, est largement controversé depuis des années par des associations locales, avec notamment la dénommée « Non au pont d’Achères » en première ligne. Celle-ci a été rejointe par 5 autres associations pour déposer un recours suspensif, fin octobre, afin de stopper les travaux, qui ont débuté depuis plus d’un mois sur l’île de la Dérivation.
Lors de l’audience du mercredi 29 novembre, les opposants au projet ont fait valoir leurs arguments par la voix de leur avocat : selon eux, les travaux de défrichement ont été effectués sur les parcelles privées de 26 propriétaires. L’autre argument avancé était celui de la protection d’une espèce protégée, « l’œdicnème criard ». Cette dernière serait en effet présente sur le site des travaux, sans que cela ait été mentionné dans l’arrêté préfectoral de juillet.
Quelques jours plus tard, la décision est tombée : le tribunal administratif de Versailles a rejeté la demande des associations de suspendre les travaux. Le juge a en effet estimé que « les opérations de défrichement étant pour l’essentiel réalisées, les requérantes ne justifiaient plus à ce titre d’une urgence à prononcer une suspension de l’autorisation ». Il a également jugé que « compte tenu de l’analyse opérée des enjeux écologiques, l’arrêté préfectoral ne portait pas une atteinte grave et immédiate aux espèces protégées et notamment à l’œdicnème criard, espèce d’oiseaux, qui ne niche pas sur le site ». Un coup dur pour les opposants au projet, mais qui ne devrait en aucun cas entamer leur détermination à y mettre fin : les membres de l’association « Non au Pont d’Achères » tiendront une réunion d’information le dimanche 17 décembre, à 17 h 30, en plus de leur assemblée générale.