Plan vert Oasis : une mauvaise nouvelle pour les impôts ?

La ville a décidé de revégétaliser des cours d’école. Une attention à priori louable mais le coût prohibitif ne va pas sans poser quelques questions. 600 000 euros pour 2 700 m2 et 23 arbres, c’est énorme.

Dès qu’un sujet est possiblement vendeur en termes de communication, la ville de Mantes-la-Jolie s’y engouffre sans scrupule. Dernier exemple en date : la revégétalisation des cours d’écoles. Un plan vert baptisé Oasis va être déployé dans la commune. Une dénomination imagée qui correspond bien à la démarche.

Enlever le bitume des lieux d’enseignement pour le remplacer par de la verdure afin de rendre les espaces pour les enfants et les enseignants plus vivables, notamment en cas de canicule mais pas seulement. Sauf que dans le cas présent, on sent bien que ce geste écologique dissimule surtout une opération de communication destinée à se donner bonne conscience sur le sujet et donner des gages aux parents d’élèves, légitimement attachés au confort de leurs enfants en milieu scolaire. Et que l’Oasis ne concerne pas les finances locales car la note s’annonce salée. Du vert, on pencherait plutôt vers le rouge. À l’école Uderzo par exemple, les travaux qui consistent à revégétaliser la cour pour la rendre perméable à la pluie va coûter la bagatelle de 600 000 euros. Vous avez bien lu. 600 000 euros pour extraire 2 700 m2 de bitume et planter 23 arbres.

Même si comparaison n’est pas forcément raison, à titre d’exemple, la ville de Poissy située comme Mantes-la-Jolie dans les Yvelines avec des coûts de fournisseurs similaires parvient, avec huit arbres à planter en moins, à faire des travaux sensiblement de même nature pour 80 000 euros. De quoi se poser quelques questions.

Mais mettons de côté la facture pharaonique pour regarder au moins d’un peu plus près si la fibre écologique de la majorité municipale est cohérente avec une vision d’ensemble.

De quoi s’aperçoit-on ? C’est que la place Saint-Maclou, centre névralgique du commerce de centre-ville actuellement en travaux va être bétonnée et des miroirs d’eau, en clair des bassins peu profonds vont être construits en dur. Et que pour être tout à fait complet sur le sujet, la première mesure a consisté à abattre les arbres existants. Là encore, l’ensemble de la place Saint-Maclou va peser lourd dans les finances locales. 3 millions d’euros pour ramer à contre-­courant.

D’un côté on revégétalise les cours d’écoles, de l’autre on bétonne les places publiques. Comprenne qui pourra !