Quelques mois après un audit qui n’avait pas d’autre but que de démontrer que la police municipale était devenue en son absence une garde prétorienne au service d’on ne sait trop qui pour des missions incompatibles avec un tel service public, audit qui a fait pschitt pour reprendre une expression toute chiraquienne, la police municipale de Mantes-la-Jolie est toujours en souffrance.
Malgré les promesses électorales du printemps 2021 qui ont conduit à son retour aux affaires après cinq mois de parenthèse, période pendant laquelle Raphaël Cognet promettait à ceux qui avaient la faiblesse de le croire qu’en matière de sécurité, on allait voir ce qu’on allait voir. Et bien force est de constater qu’on ne voit rien venir. Rien du tout même. Pas l’ombre d’une action concrète visant à renforcer la sécurité de la population vis-à-vis des fauteurs de trouble. Pire même, le maire est dans l’incapacité d’attirer dans la sous-préfecture des fonctionnaires soucieux de bien faire.
Un seul chiffre permet de mesurer la déshérence dans laquelle se trouve la police municipale. Alors qu’elle devrait compter une cinquantaine de fonctionnaires pour lui permettre un fonctionnement normal sur des plages horaires étendues, ce qui était l’ambition de départ, elle ne compte qu’une petite vingtaine de personnes dans ses rangs. Bilan de cette faillite des effectifs, moins de policiers municipaux c’est moins d’insécurité pour… les délinquants potentiels. Et des appels de mantais qui sont insatisfaits et comprennent bien qu’une fois de plus, c’est la communication qui a prévalu dans ce pan de la politique municipale.
Les défenseurs invétérés de l’équipe Cognet vous diront que recruter des policiers municipaux dans la période actuelle n’est pas chose facile, que la concurrence entre les villes est rude. C’est sans doute partiellement vrai. Mais pour autant, quelles sont les mesures concrètes mises en œuvre par Raphaël Cognet et son équipe pour les attirer ?
La réponse est contenue dans la question : aucune ! Pas d’incitation financière, pas de faciliter à se loger, pourquoi un policier municipal qui a le choix se porterait-il volontaire pour un poste à Mantes-la-Jolie ? Aucune car ces fonctionnaires territoriaux d’un genre un peu particulier ont avant tout besoin d’être soutenus. Et pas que par des mots.
« Quand il y a une volonté politique, il y a un chemin » relève un chef de service d’une police municipale qui connait bien le contexte mantais. « Les finances des communes ne sont pas actuellement au beau fixe et les perspectives ne sont pas réjouissantes mais il faut faire des choix budgétaires. On ne peut pas mettre de l’argent dans tout. Mais quand la police nationale a du mal à faire face à une situation, il ne faut pas que les élus démissionnent et mettent leurs polices municipales à la diète. Il n’y a pas si longtemps, ils ont saisi comme une opportunité la possibilité d’être les acteurs au moins partiels de la sécurité sur leur ville. Aujourd’hui, ils ne peuvent pas fuir leurs responsabilités. Avec comme à Mantes-la-Jolie moins d’une vingtaine de fonctionnaires opérationnels sur les 50 prévus au tableau des effectifs, c’est le signe d’une démission évidente ».
Sans compter le départ de deux policières municipales qui patrouillaient à cheval et qui n’ont pas été remplacées.