L’histoire entre l’industrie automobile et Poissy continue son bonhomme de chemin sur l’autoroute de l’amour. Le 14 décembre, le groupe Stellantis avait convié officiels et partenaires pour la pose du 800ème poteau – un de plus parmi les 1 600 que comptera l’entièreté du projet – de son GrEEn Campus. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, était même de la partie. L’homme aux cinquante pompes et autant d’abdominaux avant 6 h 30 était d’ailleurs très enthousiaste : « c’est un site exemplaire grâce à ses matériaux biosourcés et bas carbone. » De plus, il y voit un symbole avec le plan France 2030 annoncé par l’État en octobre devant permettre à l’industrie française de rattraper son retard, d’investir massivement dans les technologies innovantes ou encore de soutenir la transition écologique.
En effet, les 8 bâtiments répartis sur les 72 000 m² du campus serviront principalement pour la recherche et développement ainsi que les moyens d’essais et les activités tertiaires, le tout centré sur le développement durable. « L’électrification est un sujet majeur » explique Luc Chatel, président de la Plateforme automobile, « avec les voitures essence, 80 % des émissions de CO2 sont émises lors de l’utilisation et 20 % lors de la construction, c’est l’inverse pour les véhicules électriques. L’ensemble de la chaîne de valeur doit donc devenir neutre. »
Par ailleurs, si le premier « E » de ce campus GrEEn représente la problématique environnementale, le second signifie « employés ». « L’organisation du travail est repensée puisque environ 4 000 salariés seront présents sur le site » annonce Xavier Chéreau, le directeur des ressources humaines et de la transformation de Stellantis. Toutefois, est-ce que ce bien-être au travail ne sera seulement ressenti que par les futures professions intellectuelle présentes sur ce site ? Il y a 1 mois, à quelques rues du futur campus, les salariés de l’usine de Poissy étaient en grève à cause de la suppression d’une équipe de nuit…
Pour éviter les restructurations et les plans de licenciement, Olivier Dussopt a rappelé l’investissement massif prévu dans le plan France 2030 consacré à la formation. « 2,7 milliards sont alloués pour inventer les métiers de demain » explique le ministre du Travail, « et le co-financement des politiques de Région pour la formation des demandeurs d’emploi va changer. » Auparavant, il fallait avoir un diplôme inférieur au BAC. Dorénavant, ce sera inférieur à BAC+2 pour les moins de 26 ans et sans aucune condition pour les allocataires du RSA, en situation de handicap ou les plus de 55 ans.